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Je vous retrouve aujourd’hui, en cette semaine de rentrée pour un article qui sera peut-être plus à destination des enseignants de maternelle mais ça peut aussi inspirer les parents qui pourront adapter certaines choses.
Je vous y délivre les petites choses que j’ai mises en place dans ma classe ces dernières années pour accueillir le plus sereinement possible mes élèves de maternelle et en particulier mes petites sections. Des astuces simples pour pallier les inquiétudes des enfants comme celles des parents, calmer les pleurs plus vite, rassurer tout ce petit monde qui pour les uns découvrent l’école et pour les autres en ont parfois un mauvais souvenir.

Bon cet article arrive un peu tard oui, c’est vrai, (ça compte si mon excuse c’est que j’ai essayé de gérer la préparation de la rentrée de mes propres enfants avec un bébé de 2 mois collé au sein ? 😉 ) mais il sera encore temps de mettre ces choses en place dans la semaine si besoin en fonction de la manière dont se déroulera la rentrée et puis beaucoup d’écoles fonctionnent aussi en rentrée échelonnée pour les petites sections.

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Dans une semaine, la cloche de l’école va à nouveau retentir et si ce n’est déjà fait, il va bien falloir vous résoudre à parcourir les rayons des magasins à la recherche des traditionnelles fournitures scolaires.

Pour ma part, c’est la première et peut-être la seule fois de ma vie où je ne fais pas la rentrée en tant que maîtresse et où j’ai donc tout le temps de me consacrer à celle de mes enfants que je pourrai même accompagner le jour J, youpi !
Je viens donc vous redonner un peu de motivation en vous partageant nos astuces et coups de coeur pour être matériellement prêt à plonger dans une nouvelle année scolaire ! Et je vous réserve une petite surprise en fin d’article ! 

 

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Chaque année, il y a ce moment où mon coeur se met à battre un peu plus fort.
Ce moment où il faut dire au revoir et même adieu parfois.

Cette année, trois de mes grands déménagent et les autres partent au CP et même si on partage le même bâtiment et que je les reverrai souvent, cela faisait 2 ans que je les suivais, 4 jours par semaine (vu que je suis à temps partiel), soit 1440 heures environ passées avec eux et probablement pas loin de deux fois plus à être sans eux mais à travailler pour eux, à penser à eux ! Ce n’est pas rien quand on y réfléchit !
Bref, en cette fin d’année, mon coeur s’est un peu emballé de les voir franchir l’étape suivante, prendre un nouvel envol. Des larmes ont coulé sur les joues de certains parents, l’émotion était grande chez les adultes et les remerciements très touchants. La séparation est arrivée, pour certains enfants comme un vendredi des plus classiques et pour d’autres avec un peu plus de doutes et d’appréhension dans le regard.  A ceux-ci, j’ai fait mes recommandations habituelles, en leur chuchotant à l’oreille, tour à tour, au moment du câlin final, les qualités que j’avais vues en eux tout au long de l’année avec pour dernière phrase, notre nouvel adage : « Et surtout ne laisse jamais personne te dire le contraire » (merci Elise Gravel).

Mes élèves, ces mêmes élèves qui m’avaient déjà fait battre le coeur avant même de les rencontrer.

La rentrée et le dernier jour d’école ont cela d’identique finalement et ils se ressemblent bien plus qu’on ne croit.

Le coeur bat de la même manière.

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Dans quelques jours, c’est la rentrée et si jamais il existait encore quelqu’un qui n’était pas au courant, le nombre de publications sur Facebook et d’articles sur les blogs parentaux en lien avec le dit événement nous le rappellent à peu près chaque jour.

Un des événements qui fait le plus parler donc, les politiques, les profs mais surtout les parents ! Et force est de constater que ce sont toujours les mêmes commentaires et remarques qui abondent sur le net : des paroles empreintes de stress, d’angoisse, de « on ne veut pas que ça arrive », des demandes pour arrêter le temps et des conseils pour affronter la rentrée, en particulier quand il s’agit de la toute première.
« affronter« , il y a déjà là un mot qui me gène, et qui montre bien que dans les esprits du plus grand nombre, rentrée ne rime pas avec sérénité mais plutôt avec combat et c’est bien ce qui me pose soucis.

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Aujourd’hui, je viens vous présenter le sac que j’ai cousu pour la première rentrée de Marmouset à l’école, en petite section de maternelle donc.
Bon, je suis bien placée pour savoir qu’à cet âge, il n’a pas tellement besoin d’un sac pour l’école en fait, mais comme beaucoup de parents, pour la première rentrée (et certainement pour toutes les autres après également), on aime bien en faire dix fois trop ;). Il lui fallait donc un sac pour la traditionnelle photo de rentrée (oui je suis du genre à faire ça, l’ayant moi-même vécu petite) et pour les sorties avec pique-nique (comme ça au moins j’ai une vraie excuse).

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La semaine 36 du projet 52 et son thème que j’adore forcément : « Rentrée ».

Une petite vue de ma classe. Un havre de paix….
… quand il n’y a pas d’enfants dedans bien entendu 😉

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Un havre de joie et d’activité quand ils sont présents, une mini fourmillière, une petite ruche, un volcan en éruption, et même parfois une rivière qui sort de son lit quand on ne s’y attend pas. Et chaque jour, on prend le temps de reconstruire pour qu’enfin peut-être on l’espère tout soit plus solide malgré les intempéries.
Et des deux côtés, du leur et du mien, des surprises, de l’émerveillement, de la persévérance, de l’envie,  mais aussi de l’épuisement, des peines, des difficultés, de la colère mais jamais de résignation.

Et si vous voulez en savoir plus sur comment se passe un jour d’école en début d’année, jetez donc un oeil par ici. Prenez garde tout de même, c’est long et presque aussi épuisant qu’une véritable journée de classe mais ça donne quand même le sourire (je l’espère).

 

 

 

Quelques jours après la rentrée, une matinée d’école comme toutes les autres en début d’année.

Aujourd’hui, comme chaque jour, je suis arrivée à huit heures moins dix.
J’ai voulu imprimer mon cahier journal (l’emploi du temps de la journée) et quelques autres documents, j’ai attendu 10 minutes (qui m’ont paru 3 heures) qu’un ordinateur de la salle informatique veuille bien s’allumer et soit prêt pour mes impressions. L’impression n’est pas sortie. J’ai regardé l’écran de l’imprimante, il indiquait « bourrage papier ».
J’ai ouvert le capot avant, je n’ai pas vu de papier, j’ai ouvert le capot arrière, je n’ai pas vu de papier, j’ai ouvert l’imprimante par la partie scanner au-dessus, je n’ai pas vu de papier, j’ai ouvert le tiroir à papier, il y avait du papier placé correctement. J’ai appuyé sur « ok » pour lancer mon impression, « bourrage papier » s’affichait toujours, j’ai checké à nouveau tous les endroits possibles de la machine avec la lampe de mon téléphone portable. Je n’ai rien trouvé.
J’ai débranché la machine, je l’ai rebranchée, il n’y avait plus de bourrage papier, mes impressions se sont lancées. Il ne me restait plus que 10 minutes avant que les enfants n’arrivent. Rien n’était prêt mais j’avais mon emploi du temps sous les yeux.

J’ai allumé la plastifieuse, je suis partie dans ma classe préparer le reste pendant qu’elle chauffait. 
J’ai sorti des feuilles et des crayons de couleurs sur une table. 
J’ai placé le tableau de présence au bon endroit.
J’ai checké les derniers détails de mon environnement de classe pour vérifier que tout était à sa place, ordonné, propre et le rendre le plus accueillant possible. Je me suis dit que j’étais prête.

J’ai relu mon cahier journal. J’ai préparé à toute vitesse la peinture, les feuilles pour la peinture, le matériel pour les activités du matin, j’ai massicoté, dessiné, écrit, organisé. Cette fois tout était prêt. J’avais oublié la plastifieuse. C’était trop tard pour plastifier, je suis allée éteindre la plastifieuse et me suis dit que je ferais tout ça à midi.

J’ai pris ma fiche pour pouvoir cocher qui irait à la cantine, au TAP (activités) et au goûter.
J’étais déjà fatiguée 😉

Il était 8h20
Et les enfants sont arrivés.


F* est arrivé le premier avec sa maman.
J’ai dit « Bonjour F* ».
Il m’a sauté dans les bras avec un grand sourire, ça m’a fait plaisir. Sa maman m’a demandé si ce n’était pas trop difficile comme il ne parlait pas le français. Je lui ai dit qu’il n’y avait pas de problème, que ce n’était pas le seul, qu’on se comprenait quand même et qu’il parlerait très vite, que j’avais l’habitude. Sa maman a eu l’air rassurée, ils sont entrés dans la classe.

S* est arrivée.
J’ai dit « Bonjour S* ».
S* s’est cachée derrière le pantalon de sa maman comme trois autres enfants par la suite.
J’ai dit « Mais S* n’est pas là aujourd’hui ? » d’un air amusé et probablement idiot pour détendre l’atmosphère et faire comme s’il s’agissait d’un jeu, je ne suis pas sûre que ça ait fonctionné mais S* est entrée dans la classe.

Q* est arrivé.
J’ai dit « Bonjour Q* ».
Il m’a regardé, il a pleuré et il s’est agrippé à sa mère. Je me suis effacée. Ils sont entrés dans la classe.

C* est arrivé.
Il serrait son doudou très fort. J’ai dit avec un air extasié et probablement idiot « Bonjour C*, Ooooooh le beau doudou, il est beau dis donc, comment il s’appelle ?
C* a gardé son pouce dans sa bouche, il a regardé son doudou, il m’a regardé, il a du se demander pourquoi je l’embêtais et il n’a rien dit. Je les ai fait entrer dans la classe.

R* est arrivée.
J’ai dit « Bonjour R* ».
R* n’a rien dit. Sa maman avait l’air gênée. Elle lui a dit « R*, tu dis bonjour ! » J’ai dit que c’était normal et que ce n’était pas grave, qu’on se dirait bonjour après et ils sont entrés dans la classe.

D* est arrivé dans la classe,.
Il pleurait déjà mais je lui ai quand même dit bonjour. Son grand-père m’a demandé en espagnol à quelle heure il fallait venir le chercher, j’ai répondu en espagnol.

Z* est arrivé.
Je lui ai dit bonjour et il m’a répondu.
Sa maman m’a demandé à quelle heure elle devait venir rechercher son fils.
J’ai dit que ça dépendait, que si elle pouvait venir à 11h30 c’était mieux pour qu’il s’adapte doucement. Elle m’a dit qu’elle pouvait. Elle m’a demandé pour les autres jours, j’ai expliqué, assez fort pour que tous les autres parents qui attendaient derrière entendent que ça dépendait de l’enfant, s’il s’adaptait rapidement ou si c’était encore difficile. Que pour ceux pour qui c’est difficile, s’ils ne peuvent faire que la matinée au début c’est bien.
J’ai répété cette information aux 3 parents qui suivaient.

S* est arrivée dans la classe. Sa mère m’a demandé en anglais à quelle heure elle devait revenir la chercher. J’ai répondu en anglais.

A* est arrivée, elle pleurait.
J’ai demandé à A si elle voulait la bouteille magique, elle m’a dit oui, je lui ai donné la bouteille magique, elle a arrêté de pleurer aussitôt. 
W* est arrivé, il pleurait.
Je me suis dit que j’aurais du faire d’autres bouteilles magiques.

S* est arrivée, sa mère m’a demandé en roumain à quelle heure elle devait venir le chercher. Je l’ai regardée, elle m’a regardée, elle m’a montré l’horloge, j’ai compris. J’ai écrit la réponse sur une feuille.

P* est arrivé.

Je l’ai salué. Son papa m’a dit qu’il mangeait à la cantine et m’a demandé à quelle heure il devait venir après. Je lui ai dit que ça dépendait, qu’aujourd’hui c’était mardi et que le mardi et le vendredi, c’était 15h sauf s’il restait aux TAP qu’on appelait l’année dernière les ARE mais que ça avait changé de nom, bref les activités avec les animateurs et qu’après c’était 16h30 sauf s’il restait au goûter, auquel cas, il pouvait venir à partir de 17h15 jusque 18h30. Il m’a regardé, il avait l’air perdu. J’ai compati. J’ai pensé que moi-même je n’étais pas sûre d’avoir tout compris.
J’ai réexpliqué calmement et le plus clairement possible à tous car la question de ce papa en avait alerté d’autres.
Tous sont entrés dans la classe.

Les parents sont repartis progressivement en me souhaitant une bonne journée.
Certains m’ont appelée au secours pour cause d’enfants agrippés à leur jambe, j’ai donné la main et comme je n’en avais plus assez j’ai prêté mes jambes pour qu’ils s’agrippent. J’ai proposé à ces enfants des activités et je les ai aidés à s’installer. Certains sont restés agrippés à ma jambe. Certains pleuraient encore, j’ai tenté de les divertir comme je pouvais et ça a marché, la plupart du temps. J’ai fermé la porte pour éviter que certains ne s’échappent, je me suis rendue compte qu’il restait deux parents dans la classe. J’ai sonné le triangle qui veut normalement dire « c’est l’heure de ranger »et j’ai dit avec un sourire idiot « c’est pour les parents » pour les faire partir poliment. Il a fallu encore 10 minutes pour qu’ils réussissent à partir, entre temps, les enfants qui ne pleuraient plus ont vu qu’il y avait encore des parents et se sont rappelés que les leurs étaient partis. Tout le monde pleurait.  
Tout le monde a arrêté de pleurer à coups de bouteille magique, de câlins, de distraction et parfois de promenade dans l’école avec l’ASEM pour aller voir les poissons de la gardienne.

Il était 8h40.
J’ai laissé les enfants se sentir à l’aise, choisir des activités, j’ai discuté avec certains, j’ai réglé des conflits, j’ai répété aux moyens trop agités de montrer l’exemple aux petits, j’ai donné des responsabilités, j’ai aidé à trouver son étiquette prénom, …
Tout le monde avait une activité ou poursuivait un travail.
F* a mangé la pâte à modeler, j’ai dû lui retirer de la bouche avec les doigts car il n’a pas compris qu’il fallait cracher. F* a ensuite dessiné sur la table, je lui ai donné une feuille puis il a jeté les crayons dans toute la classe et ça avait l’air de lui faire très plaisir, je l’ai invité à ramasser les crayons avec moi.
S* faisait une tour avec les solides géométriques et mettait des grands coups de poing dedans.
P* et L* jetaient les cartes de l’imagier de la classe partout dans le coin bibliothèque.
C* et A* se disputaient pour une activité.
W* faisait le dinosaure dans la classe.
Je me suis dit qu’il était temps de ranger.

Il était 9h20.
J’ai sonné le triangle.

J’ai aidé à ranger, j’ai séparé des enfants qui se disputaient pour ranger, j’ai expliqué qu’on ne rangeait pas l’activité de l’autre sauf s’il voulait bien de l’aide, j’ai rattrapé ceux qui couraient pour vite tenter de faire une autre activité, j’ai rappelé ceux déjà assis qui n’avaient pas rangé, j’ai montré pour la centième fois comment s’asseoir, je suis allée 20 fois récupérer ceux qui étaient repartis faire une activité. On a fini par réussir à tous s’asseoir.
J’ai salué tout le monde. j’ai récité une petite comptine, j’ai parlé un peu de ce qu’on allait faire dans la journée.
D* m’a dit qu’il n’allait pas à la cantine. Je savais qu’il y allait. Je lui ai dit que ce n’était pas l’heure de la cantine, que l’on verrait ça après et que je savais qui y allait et qui n’y ‘allait pas.
R* m’a dit qu’il n’allait pas à la cantine, j’ai répété ce que je venais de dire et je l’ai répété aussi aux 15 autres enfants qui m’ont dit qu’ils n’allaient pas à la cantine.

J’ai voulu reprendre le fil de ce que je disais avant.
M* m’a dit qu’un jour il avait eu un vélo rouge. Du coup L* m’a raconté qu’elle avait un vélo et que sa maman aussi. Tout le monde a voulu me parler de son vélo et d’autres choses qui n’avait rien à voir avec le vélo. J’ai expliqué qu’on pourrait se raconter tout ça en récréation. J’ai pensé que de toute manière, au moment de la récréation, ils auraient oublié.
J’ai voulu reprendre le fil de ce que je disais avant.
Q* s’est remis a pleuré, personne n’entendait plus ce que je disais. Je lui ai demandé s’il voulait la bouteille magique mais il n’en voulait pas. L’Asem de la classe est allée se promener dans l’école avec lui et avec une autre enfant qui pleurait car elle l’avait enlevée de ses genoux pour prendre Q*.
J’ai voulu reprendre le fil de ce que je disais avant.
Mais je ne savais plus de quoi j’étais en train de leur parler.

J’ai dit que j’allais leur lire une histoire.
W* s’est mis à répéter tout ce que je disais.
C* a dit : W* il répète maîtresse.
W* a dit que oui mais que C* n’était pas bien assise.
C* a dit que G* non plus n’était pas bien assis.
G* m’a dit que T* touchait aux puzzles.
J’ai expliqué que je ne voulais pas que les enfants rapportent sauf en cas de grand danger.
J’ai expliqué ce que c’était que « rapporter » et ce que c’était « qu’un grand danger ». On a donné des exemples.
J’ai voulu commencer l’histoire.
W* m’a dit que F* n’était pas assis correctement alors que lui même était debout.
J’ai dit a W* qu’il fallait avant tout qu’il s’occupe de lui même et pas des autres, que c’était déjà beaucoup de s’occuper de soi et que, moi, je m’occuperais du reste.
W* m’a dit que B* avait pris un jeton dans sa main.
J’ai hésité entre partir de la classe et me fâcher.
J’ai respiré, j’ai demandé de se taire pendant l’histoire.
L* a hurlé « chut tout le monde » avec une grosse voix.
J’ai dit a L* que c’était gentil de sa part de vouloir aider mais que c’était moi la maîtresse. J’ai demandé de se taire.
L* a froncé les sourcils et a crié, je lui ai dit qu’il semblait fâché et je lui ai donné la bouteille magique.

W* m’a dit que lui aussi il était fâché. J’ai dit à W* qu’on ferait plein de bouteilles magiques pour que chacun ait la sienne à la maison mais qu’en classe je savais reconnaître qui en avait le plus besoin et qu’il l’aurait quand il serait vraiment fâché ou triste.
J’ai respiré, j’ai commencé l’histoire.

Il était 10h.
J’ai dit qu’on allait aller en récréation jouer dans la cour.
J’ai demande à B* d’aller ranger les jetons qu’il avait mis dans sa poche car si tout le monde prenait le matériel de la classe, on ne pourrait plus faire les activités.
B* est allé ranger les jetons.
C* m’a apporté la pâte à modeler qu’elle avait mise dans sa poche.
N* m’a rendu les petites clés des cadenas d’une activité de la classe.
S* m’a rendu un objet qu’il avait pris dans la boîte de tri de couleurs.
D* s’est mis a pleuré, il m’a dit « La maîtresse, tu viens avec nous ? ». J’ai dit oui. Comme il n’était pas très sûr, il est resté accroché à ma jambe.

S* s’est mise à pleurer en hurlant qu’elle ne voulait pas aller à la cantine, je lui ai expliqué que ce n’était pas la cantine mais la récréation.
R* s’est mise à pleurer car elle avant entendu le mot « cantine ». Je lui ai dit qu’on allait en récréation et que de toute façon, elle ne mangeait pas à la cantine.
W*, D* et L* sont venus me dire qu’eux aussi ils ne mangeaient pas à la cantine, j’ai dit qu’on verrait ça après.
Il faisait très beau. J’ai dit que ce n’était pas la peine de prendre son gilet ou sa veste.
S* m’a dit qu’il n’arrivait pas à mettre son gilet.
J’ai dit que ça tombait bien car on n’en avait pas besoin.
C* m’a demandé si on mettait son gilet.
Je lui ai dit que j’avais déjà dit que c’était inutile.
P* m’a dit qu’il n’avait pas de gilet.
J’ai dit : « on se range et on y va »

Je me suis assise sur le banc de la cour.
A* a retrouvé son frère qui est dans l’autre classe, pendant la récréation, il pleurait. Du coup, elle s’est mise a pleurer aussi. Ils ont pleuré tous les deux sur mes genoux.
R* s’est mise contre moi et D* est resté agrippé à ma jambe.
On a tous fait un gros câlin et ça tombe bien, j’en avais besoin aussi.
Z* m’a demandé sa maman, j’ai dit que c’était bientôt l’heure.
F* m’a demandé sa maman, j’ai dit que c’était bientôt l’heure des mamans et des papas.
S* m’a demandé sa maman. Je n’ai pas osé lui dire qu’elle mangeait à la cantine, je lui ai dit que c’était bientôt l’heure.

I* m’a dit que L* l’avait tapé. J’ai demandé à I* comment il se sentait, il m’a dit qu’il se sentait triste, je lui dit qu’il devait le dire à L* et je l’ai accompagné.
A* a mordu un autre enfant, je suis allée lui parler.
D* a tapé un enfant, j’ai parlé à D.
S* m’a dit que le garçon vert lui avait marché dessus. Personne n’était habillé en vert. Je lui ai demandé de me le montrer car je ne trouvais pas le garçon vert, elle ne l’a pas trouvé non plus.  J’ai dit à S* que je le chercherais et que je lui dirais de faire attention.
J’ai réglé une quinzaine de disputes, appris à 10 enfants à exprimer leur ressenti, à 3 autres à courir en regardant devant soi, à ces 3 mêmes à aider s’ils avaient bousculé et j’ai fait au moins 12 bisous magiques.

Il était 10h30
On s’est rangé.
F* s’est caché sous le toboggan.
Le frère d’A* s’est enfui du rang de sa classe pour se mettre dans la mienne.
A* a pleuré encore plus fort.
S* est venue me dire qu’elle ne voulait pas aller à la cantine, j’ai expliqué qu’on n’allait pas à la cantine mais dans la salle de motricité.
J’ai essayé de faire une séance de relaxation.
Nous avons commencé par la détente du corps.
J’ai osé dire le mot « fesses ».
J’ai dû mettre fin à la séance de relaxation.
Je me suis consolée en me disant que le rire détendait aussi. 

Il était 11h.
Nous sommes remontés en classe.
Nous avons chanté.
F* a fait du bruit avec sa bouche et il a battu des mains, j’ai pensé qu’on partait de loin mais il avait l’air ravi et c’était déjà une victoire.

La dame de la cantine est arrivé.
R* a pleuré. Je lui ai expliqué qu’elle n’allait pas à la cantine. Elle a pleuré plus fort en me disant qu’elle n’allait pas à la cantine, je lui ai dit que je le savais, elle a pleuré quand même.

J’ai appelé les enfants qui allaient à la cantine.
D* s’est caché dans la classe.
R* a pleuré de nouveau, je lui ai dit que je ne l’avais pas appelée.
S* a hurlé et s’est débattue pour ne pas y aller. Je lui ai donné la bouteille magique, son doudou, un câlin, les genoux de notre asem mais elle pleurait encore. 

Je suis passée à la cantine leur faire un petit coucou, tout le monde mangeait de bon coeur. Personne ne pleurait.

J’étais lessivée.
Bref, c’était une matinée de classe comme toutes les autres en ce début d’année et ce n’était que la matinée.

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