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Aujourd’hui, un petit article rapide sur un matériel inspiré de la pédagogie Montessori que je viens tout juste de fabriquer pour ma classe : les plaquettes rugueuses des nombres pairs et impairs.

Il s’agit de plaquettes en bois faisant apparaître des constellations en relief et permettant d’appréhender la notion de nombres pairs et impairs par la vue et le toucher.

Sur les plaquettes, les points qui forment les constellations sont placés de manière à former deux colonnes et donc à être par deux, s’il reste un point qui ne peut être en binôme, il est placé en bas, entre les deux colonnes.

Ainsi lorsque l’enfant appréhende la notion par le toucher, il constatera que lorsqu’il peut passer le doigt entre les points, le nombre est pair et lorsqu’il ne peut pas, le nombre est impair.

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Il y a quelques jours, je vous parlais dans cet article de l’horloge de routine 24h, une horloge d’inspiration « montessorienne » très utile pour les premiers repérages dans le temps des jeunes enfants. Aujourd’hui, je vous livre le tutoriel de celles que j’ai réalisées pour ma classe et mes enfants.

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Aujourd’hui, je vous retrouve pour vous parler d’un objet d’esprit « montessorien » que j’ai mis en place il y a quelques temps à l’école et à la maison, un outil de repérage dans le temps adapté aux très jeunes enfants : l’horloge 24 h.

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Aujourd’hui, je viens vous présenter un tutoriel pour fabriquer des cadres à serrures.

Les cadres à serrures font parties des activités pratiques autonomes, inspirées de la pédagogie Montessori et très appréciées des enfants. Il n’est pas rare de retrouver nos chères têtes blondes dès le plus jeune âge, collées à nos placards, à les ouvrir et les fermer et à chaparder toutes les clés disponibles pour les essayer dans toutes les serrures de la maison (je suis sûre qu’il n’y a pas qu’à moi que ça parle cette histoire 😉 ).

Cette activité peut donc être proposée dès 2 ans et constitue en plus d’un amusement certain, un bon exercice de motricité fine, de coordination, de précision, de patience. Une excellente activité autonome pour le développement des compétences dites exécutives donc.

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La semaine dernière, j’ai décidé de me lancer dans la fabrication de bouteilles sensorielles pour Caillou.bouteilles sensorielles

Les bouteilles sensorielles, quésako ?
Les bouteilles sensorielles sont directement inspirées de la pédagogie Montessori et permettent de stimuler les sens auditif et/ou visuel des bébés et des jeunes enfants.
La fabrication de ces bouteilles est à portée de tous et d’une grande simplicité. Il suffit de récupérer des bouteilles en plastique que l’on va garnir de choses et d’autres trouvées dans les placards ou achetées dans des magasins de loisirs créatifs. En un tour de main, ces bouteilles deviennent donc des jouets que bébé dès le plus jeune âge, va pouvoir observer puis en grandissant, manipuler, secouer, écouter, soupeser et faire bouger seul pour de longues minutes de fascination garantie !

bouteilles sensorielles bouteilles sensoriellesEt d’une pierre deux coups, pour fabriquer ces jouets destinés à la base à Caillou, j’ai mis Marmouset à contribution, ravi de pouvoir remplir les bouteilles, transvaser, faire des expériences, et observer la magie créée par nos mélanges.

Matériel
Pour la réalisation des bouteilles par un petit Marmouset, il faut donc :
– des bouteilles en plastique
– une carafe d’eau et un entonnoir
– un pistolet à colle
– quelques produits et objets spécifiques selon l’effet recherché et d’autres bien plus communs que l’on trouvera en fouillant dans les placards (j’en donnerai le détail pour chaque bouteille)
bouteilles sensorielles
Réalisation
Voici à présent nos bouteilles sensorielles, largement inspirées de ce blog puisque le net regorge d’articles sur le sujet.

– La flotte/coule
Pour cette bouteille, j’ai fait le tour de la maison à la recherche de petits objets susceptibles de rentrer dans une bouteille et d’attirer l’oeil. Des objets très différents : lourds, légers, colorés, scintillants, …. J’ai farfouillé dans à peu près toutes mes boîtes, ma boîte à couture, ma boîte à petites affaires de bureau, ma boîte à perles, ma boîte à loisirs créatifs, …
Il y a donc dans cette bouteille : des morceaux de pailles colorées, des pompons, des trombones, des boutons, des petits élastiques, des jetons de nain jaune, un petit caillou de notre terrasse et des sequins brillants de formes différentes (étoiles, sapins, ronds, …).  On remplit d’eau et la magie opère.
bouteilles sensorielles

bouteilles sensoriellesEn la renversant, bébé pourra observer que certains objets descendent vite, d’autres plus lentement, certains restent en surface, tandis que d’autres tombent dans le fond. Il sera attiré par le mélange de couleurs et l’effet déformant créé par la bouteille selon l’angle sous lequel elle lui sera présentée. C’est pour le moment sans aucun doute la préférée de Caillou.

– la musicale
Pour celle-ci, deux types d’objets trouvés chez Cultura : des pompons de différentes tailles et couleurs et des petites perles cristal, le tout à nouveau recouvert d’eau. En la manipulant, on peut se rendre compte que les pompons circulent lentement sans bruit et les perles tombent vite et sont sonores. On peut s’amuser à suivre les jolis reflets des perles, en la faisant rouler au sol ou à la secouer pour la transformer en maracas.
bouteilles sensorielles bouteilles sensorielles– la maritime
Une bouteille pour donner un effet de vagues. Pour cela il suffit de remplir la bouteille en partie d’eau et d’y verser un peu d’encre bleue (j’ai pris de vieilles cartouches comme j’écris rarement voire plus du tout à la plume) puis on complète avec de l’huile de paraffine (trouvable en pharmacie). En la secouant ou la renversant avec plus ou moins d’énergie, les liquides qui ne sont pas miscibles se poussent alternativement et on observe alors des bulles, des effets de mer plus ou moins déchaînée.
bouteilles sensorielles bouteilles sensorielles– la fluorescente
Marmouset à rempli cette bouteille avec de l’eau et des élastiques « rainbow loom » (ceux utilisés pour faire des bracelets). J’en ai trouvé chez Cultura, ils m’ont semblé un peu fades car je n’avais pas vu que j’avais pris une version fluorescente. On s’est alors amusé avec Marmouset à rapprocher la bouteille d’une source lumineuse avant de s’enfermer dans le noir pour observer. Succès garanti, une erreur profitable 😉
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– la multibulles
Cette bouteille résulte d’une expérience ratée, comme quoi, encore une fois, l’erreur a vraiment du bon. Lorsque nous avons voulu réaliser la bouteille maritime, j’ai voulu rajouter de l’encre alors que nous avions déjà ajouté la paraffine, les gouttes d’encre ne se mélangent pas à la paraffine et forment des petites bulles qui se promènent.
Nous avons donc entièrement rempli une bouteille avec l’huile de paraffine et j’ai utilisé une vieille pipette de doliprane pour déposer l’encre. Si on presse la pipette par petits à-coup, on forme de petites bulles, si on la presse en continu plus longuement, on crée une énorme bulle d’encre qui va monter et descendre comme une bulle d’air lorsque l’on retournera la bouteille. En secouant la bouteille, les bulles se détachent et se démultiplient et on obtient un bel effet moucheté.
bouteilles sensorielles bouteilles sensorielles bouteilles sensorielles– la pailletée
Ici nous avons mélangé à l’eau une petite cuillère à soupe de vernis colle pailleté puis nous avons versé un tube de paillettes grises acheté chez Hema. Cette bouteille présente un double effet, elle paraît dans un premier temps d’un blanc immaculé et attire pour son apparence laiteuse puis si on jette un oeil par dessous, apparaît une belle bande argentée. Il suffit de la secouer et bébé peut voir l’intégralité de la bouteille scintiller et suivre les paillettes des yeux.
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Cette activité peut se décliner au gré de l’imagination et les combinaisons sont multiples pour créer de nombreux effets fascinants. Marmouset s’est fait une joie de remplir les bouteilles avec les objets puis d’y verser l’eau ou les autres liquides à l’aide de l’entonnoir et de la carafe que j’avais mis à sa disposition. Et comme au fil de l’activité, selon les expériences faites et les résultats obtenus, je décidais parfois d’ajouter, d’enlever des choses, de faire des modifications ou de changer le contenant, il a pu transvaser et recommencer pour son plus grand plaisir.

Lorsque les bouteilles sont terminées, il est nécessaire d’enduire l’intérieur de chaque bouchon de colle à l’aide d’un pistolet à colle pour s’assurer qu’elles soient bien scellées.

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Dans cet article précédent, je vous parlais d’un matériel/jeu issu de la pédagogie Montessori et destiné à travailler, entre autre, la notion de permanence de l’objet chez bébé : les boîtes d’imbucare. Il est temps de vous présenter celles que nous avons à la maison pour Marmouset et comment nous les utilisons.

Comment fabriquer ses propres boîtes d’imbucare ?

Le souci majeur du matériel Montessori, le seul mais pas des moindres, c’est son prix. Il est souvent très cher et il est donc difficile de s’équiper. On se dit alors que pratiquer cette pédagogie n’est réservé qu’aux personnes en ayant les moyens. C’est sans compter sur quelques trucs et astuces qui font que finalement, on peut le concevoir soi-même à moindre coût.
Pour les boîtes d’imbucare, rien de plus simple : j’ai acheté des boîtes en bois, équipées d’un tiroir, à 3,39 euros l’une chez Cultura.
boite-cube-1-tiroir-boite-cube-en-bois-avec-1-tiroir-avec-3700408311520_0Il suffit ensuite, sur le dessus, de découper la forme de son choix (comme j’ai beaucoup de chance, je suis équipée d’un super papa bricoleur mais il m’a bien expliqué le processus).
La forme ronde est facile avec une scie cloche (trépan). Créer une « fente » pour insérer des jetons est un peu plus complexe. Après l’avoir dessinée, il faut percer avec une mèche d’un diamètre légèrement inférieur à la largeur de la fente que l’on souhaite, un trou à l’extrémité du trait tracé. Puis on en perce un autre, collé au précédent. Avec une lime, on lisse un peu les pointes qui dépasseront suite à ce double perçage. On insère ensuite dans cette ouverture une scie à guichet ou une lame de scie à métaux pour poursuivre la fente. Un coup de lime final sera nécessaire pour que tout soit bien régulier. Avec cette technique, on peut ensuite réaliser n’importe quelle autre forme (pour un carré, 4 fentes par exemple, il suffit juste de le dessiner au préalable).
Evidemment, il faudra avoir récupéré au préalable, des solides dans d’autres jeux pour réaliser les ouvertures en fonction de leur taille.

Pour terminer, j’ai peint la façade des tiroirs pour rendre les boîtes un peu plus attrayantes.
Pour la boîte avec la fente, les jetons peuvent être fabriqués « maison » également toujours avec la scie cloche (cela fait simplement un petit trou au centre qui n’est pas gênant). Je ne les ai pas peints car je me suis dit que Marmouset pourrait les mettre à la bouche.

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Le petit inconvénient de ces boîtes, à mon sens, est que bébé, lorsqu’il va tirer le tiroir pour récupérer le volume, va bien souvent l’ôter complètement et ne pas réussir à le remettre. Cela entrave donc un fonctionnement autonome puisque bébé va devoir recourir à l’adulte pour remettre le tiroir. Ce dernier devra donc être présent en permanence et ce n’est pas le but. Quand je l’ai constaté, j’ai donc entrepris de coller à l’intérieur de la boîte (contre le plafond à l’avant) deux petits morceaux de carton très épais pour servir de frein. Ainsi, le tiroir ne pouvait plus sortir complètement de son logement. Mais un autre souci s’est posé, si bébé ne repousse pas le tiroir après avoir récupéré le volume, lorsqu’il recommence, le volume se trouve coincé derrière le tiroir et il ne peut pas le récupérer (donc toujours pas de réalisation autonome mais en plus pas de constat de permanence de l’objet et surtout un casse-tête pour l’adulte qui veut tenter de récupérer le volume).
J’ai donc ôté les freins.
Marmouset a finalement appris assez vite à replacer le tiroir (que l’on peut carrément ôter et ne pas utiliser au début finalement).

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Pour palier à ces soucis de manipulation, on peut aujourd’hui trouver une chouette boîte d’imbucare multifonctions chez Nature et découvertes. En effet, cette enseigne a récemment créé une gamme de jouets et outils dans l’esprit Montessori à des prix plus accessibles. Cette boîte comporte une trappe et non un tiroir ce qui évite les problèmes auxquels je me suis confrontée avec les miennes, mais en plus elle est très pratique et offre un gain de place puisqu’une seule boîte permet de travailler plusieurs formes. Il suffit de changer la plaque du dessus selon la forme souhaitée.

 

Quelle démarche pour utiliser les boîtes d’imbucare ?

Les boîtes d’imbucare doivent être présentées à bébé de manière progressive. Il n’y a pas d’ordre prédéfini, c’est selon bébé, ses besoins, ses réussites. Bien souvent, on commence tout de même par la sphère qui est la plus simple à placer dans le trou et qui permet donc, outre le fait d’expérimenter la permanence de l’objet, d’acquérir rapidement le concept de correspondance de formes. Par ailleurs, elle réduit la difficulté au maximum puisqu’il n’y a pas de face donc pas besoin d’ajuster l’orientation, bébé est placé automatiquement dans une dynamique de réussite et la permanence de l’objet est le véritable objectif de ce jeu.
Ensuite, l’ordre des autres volumes importe peu, mais pour ma part, je préfère m’en tenir en premier à ceux ayant des faces parfaitement égales comme le cube toujours pour limiter la recherche d’une orientation particulière et donc la difficulté. Ensuite, on peut passer à des volumes qui ont besoin d’une orientation plus spécifique comme le prisme à base triangulaire, le cylindre, le pavé, … Enfin, on peut terminer par les jetons qui demandent en plus de l’orientation une motricité encore plus fine.

Le rôle de l’adulte : l’adulte doit rester suffisamment en retrait pour favoriser l’initiative du bébé et surtout pour qu’il puisse avancer à son rythme car les enfants ne sont pas tous prêts au même moment. S’il n’est pas prêt, vous le verrez tout de suite, il fera autre chose avec le matériel que ce pour quoi il est destiné. Il ne faut donc pas insister outre mesure si cela ne fonctionne pas, si bébé jette la forme ou la mâchonne plutôt que chercher à la faire entrer dans la boîte. Il ne se sentira pas en échec, c’est un concept qui n’est pas encore présent chez le jeune enfant, en particulier si vous ne laissez pas transparaître de déception ou d’impatience.
Laissez-le explorer à sa guise puis rangez le matériel en prenant soin de le laisser accessible. Présentez-le à nouveau un peu plus tard, quelques jours après ou plus, il vous faudra peut-être le proposer à plusieurs reprises. Il est possible que bébé aille le chercher un jour, de lui-même, lorsqu’il sera prêt d’où l’importance de le laisser en libre accès.

Lorsque vous présentez le matériel à bébé, vous n’êtes là que pour faire la démonstration puis observer. Il est nécessaire de procéder avec des gestes lents pour qu’il puisse bien repérer ce que vous faîtes et vous imiter. N’hésitez pas à accompagner vos gestes d’une description de ce qui se passe :
« Je vais mettre la boule dans le trou. »
« Voilà ! » ou « Et hop ! » ou autre chose.
« Tu veux essayer ? »

L’adulte n’aidera l’enfant que si celui-ci en fait la demande ou lui manifeste clairement qu’il a besoin d’une nouvelle démonstration ou de plus d’informations. Il ne faut pas vouloir précipiter les choses, en lui désignant le trou où placer la forme, ou en faisant à sa place. Pas besoin non plus de le féliciter, ou de montrer trop d’enthousiasme à sa réussite (oui je sais c’est un peu frustrant sur le coup), ce n’est pas le but et il ne lierait son geste qu’à cela. Il attendrait un compliment à chaque fois, en serait donc dépendant et ne pourrait plus faire ce jeu seul par la suite. Le simple fait de réussir lui sera satisfaisant et une petite description de ce qu’il a fait, de ce qui s’est passé, suffit :
« Oh tu as mis la boule dans la boîte.
Mais où est la boule ?
Oh la voilà ! »
L’enfant sera rapidement autonome et pourra travailler ensuite seul sans la présence de l’adulte. 

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Avec Marmouset, il me semble avoir commencé un peu tard puisque ses boîtes n’ont été fabriquées que lorsqu’il avait un an environ. Je pense que ça lui aurait plu bien plus tôt. Mais ce n’est pas très grave. Aujourd’hui, à 19 mois, il aime toujours autant ses boîtes, va les chercher de temps en temps et recommence inlassablement cette activité. Il aime aussi maintenant beaucoup faire les boîtes à formes « classiques » que j’ai chinées dans les vide-greniers et les maîtrise plutôt bien. Il n’a pas besoin de chercher où rentrent les formes au hasard, il les observe et les place de plus en plus facilement directement au bon endroit. Un vrai plaisir !

Aujourd’hui, je vais vous parler d’un premier matériel/jeu issu de la pédagogie Montessori : les boîtes d’imbucare.

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A quoi servent les boîtes d’imbucare ?
Ces boîtes consistent à insérer un volume dans la forme correspondante, c’est ce que l’on trouve couramment chez tous nos fabricants de jouets sous le nom « boîte à formes ». Ces boîtes permettent, chez le tout jeune enfant, un travail sur un certain nombre de choses :
-la relation de cause à effet
-la concentration
-la coordination oeil-main
-la motricité fine
-le repérage et la dissociation de forme
mais surtout l’acquisition d’une notion importante : la permanence de l’objet

La permanence de l’objet, qu’est-ce que c’est ?
Pour vous la faire courte, c’est une notion définie par le psychologue Jean Piaget au début du 20ème siècle et qui  renvoie au fait qu’un objet existe même s’il n’est pas visible pour les yeux.
La permanence de l’objet serait définitivement acquise, selon Piaget, entre 18 mois et 2 ans. Avant 2 mois, on constate une absence de réaction lors de la disparition de l’objet puis le bébé va passer par quelques étapes pour arriver à la maîtrise de cette notion :  manifestation d’émotions (cris, pleurs,…) à la disparition de l’objet, perception d’un objet partiellement caché, perception d’un objet caché avec déplacement visible,… Au terme de cette acquisition, l’enfant comprend que les objets existent à l’extérieur de lui, même s’il ne les voit pas ou ne les touche pas.

Pourquoi les boîtes d’imbucare avant les boîtes à formes « classiques » ?
La particularité des boîtes d’imbucare, par rapport aux boîtes à formes « classiques » que l’on trouve dans tous les rayons « jouets » des magasins, c’est qu’elles ne mélangent pas les difficultés.
Si l’on veut réellement se concentrer sur les objectifs cités dans le paragraphe précédent (et en particulier sur l’acquisition de la notion de permanence de l’objet) et que cet outil soit réellement compris par l’enfant et efficace pour lui, la difficulté doit être isolée. Pour ce faire, les boîtes d’imbucare ne proposent donc qu’une forme/un volume à la fois et les volumes proposés au début n’ont pas besoin d’être orientés pour être insérés dans la boîte. En effet, si le tout jeune enfant doit faire trop de choses en même temps : repérer dans quelle forme il doit mettre un volume et en plus le tourner pour qu’il rentre ; il se lassera vite et se détournera de ce jeu car il y aura trop d’obstacles. L’adulte sera alors obligé de lui montrer, de l’orienter, voire de faire à sa place.
Avec les boîtes à formes « classiques », l’enfant n’est pas placé dans une dynamique de réussite et, comme il est confronté à un certain nombre de difficultés particulières et fixé sur celles-ci, le concept de permanence de l’objet passe à la trappe. Par ailleurs, sur l’emballage de ces boîtes, il est souvent indiqué « à partir de 18 mois », il est donc normal que le bébé s’y perde. La notion de permanence de l’objet, elle, se prépare et se construit bien avant cet âge (le « jeu du coucou » en fait d’ailleurs partie).

Ces boîtes ne sont pas pour autant inutiles bien évidemment, mais elles doivent intervenir bien plus tard, lorsque chaque forme a été découverte et travaillée indépendamment et pour d’autres objectifs comme la différenciation de formes et l’appariement d’un solide avec une ou plusieurs de ses faces. Ce sont d’ailleurs deux des objectifs du programme de petite section de maternelle où les boîtes à formes sont utilisées dans ce but particulier et où l’on repère souvent que les enfants éprouvent des difficultés face à ce jeu. Ces difficultés viennent souvent du fait qu’à la maison, on leur a donné à jouer probablement trop tôt et que par la suite, on ne leur a plus donné pensant que c’était un jouet de « bébé ». A l’école, la plupart d’entre eux teste donc chaque forme sans observer, sans réfléchir, sans anticipation comme ils l’ont pratiqué bébés.

 

Et si vous voulez savoir comment fabriquer vos propres boîtes d’imbucare et/ou la manière dont on peut les utiliser, vous pouvez cliquer ici.

Je vais être amenée à vous parler de temps à autre d’un matériel spécifique, à destination de nos chères têtes blondes, un matériel issu de la pédagogie Montessori. Il convient donc dans un premier temps d’écrire quelques lignes sur cette pédagogie comme une introduction aux articles qui suivront et qui s’y réfèreront.

La pédagogie Montessori
Vous en entendez très certainement de plus en plus parler un peu partout, sur les blogs, dans les magazines pour les parents, dans les journaux, …, il ne se passe pas une semaine sans que je vois le nom de Montessori cité quelque part. Mais il serait dommage que cela soit juste un effet de mode et que les personnes mettant en avant cette pédagogie ne se soient pas réellement informées sur le sujet, au point qu’elles oublient que ce nom est avant tout celui d’une femme : Maria Montessori. Car la pédagogie Montessori existe depuis de nombreuses années et ses bénéfices ne sont plus à démontrer. D’ailleurs, de nombreux enseignants l’utilisent, en particulier en maternelle, malheureusement souvent partiellement, faute de formation et de moyens.
Alors pour vous la faire courte et pour ceux pour qui le nom « Montessori » est encore inconnu, quelques mots sur cette grande dame.

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Maria Montessori est une femme né à la fin du 19ème siècle en Italie, docteur en médecine et licenciée en philosophie, psychologie et biologie. Outre son combat au sein du mouvement féministe, elle est connue pour avoir fait de nombreuses recherches auprès des enfants. Elle s’est d’abord intéressée aux enfants des cliniques psychiatriques, présentant des déficiences mentales dans le but de montrer qu’ils étaient, comme tout à chacun, capables de recevoir une instruction et qu’il était nécessaire de les considérer autrement que comme des enfants « aliénés » sans aucun avenir.
C’est à ce moment qu’elle concevra du matériel spécifique, en suivant les traces des pédagogues français Jean Itard (Victor l’enfant sauvage) et Edouard Seguin. Ce matériel a donc été élaboré pour des enfants déficients et a été une grande réussite puisque ces enfants ont été capables de réaliser les mêmes prouesses et même mieux que les enfants de la même classe d’âge dits « normaux ».
Elle s’est ensuite occupée d’enfants défavorisés et laissés pour compte en créant une « maison des enfants » où ses expériences et découvertes se sont intensifiées pour aboutir à ce que l’on nomme aujourd’hui la pédagogie Montessori.

Cette pédagogie permet à l’enfant de faire ses propres découvertes, à son rythme, en répondant à ses besoins du moment. La classique transmission des savoirs est donc mise de côté pour un accompagnement du développement naturel de l’enfant.
Le pédagogue n’est là que pour être le garant du cadre, c’est-à-dire mettre à la disposition de l’enfant, les outils lui permettant d’être au coeur de l’action et d’oser s’aventurer dans des activités. Ces activités ont principalement pour but de développer son autonomie et son initiative mais aussi de l’amener à acquérir des qualités essentielles pour son futur : confiance en soi, organisation, concentration, réflexion et persévérance.

Dès le plus jeune âge, le matériel développé par Maria Montessori permet donc à l’enfant de percevoir le monde de manière de plus en plus précise, de découvrir des notions abstraites de façon sensorielle et concrète, de se développer et de s’épanouir.