Semaine 27 du Projet 52, « C’est l’été ».

En effet, c’est l’été.
Enfin ! Après un printemps quasi inexistant, on passe de la parka au maillot de bain ou presque. Certes, on ne va pas se plaindre, on a crié au scandale de la disparition du soleil pendant des semaines, mais on passe un peu d’un extrême à l’autre et maintenant qu’il est là, on ne peut pas dire qu’il est un peu trop là mais on aimerait bien. 

Exit les tenues de mi-saison, on n’est tellement plus habitué qu’on a du mal à mettre un short dès le matin, on hésite : « non mais il y’a un peu de vent non ? C’est un peu gris non par là-bas ? T’es sûr qu’on ne prend pas un k-way ? un gilet quand même au moins ? A mon avis ça ne va pas durer, il va sûrement pleuvoir. … »
La nature ne doit plus bien s’y retrouver non plus, le cerisier de notre futur jardin n’a rien donné.

C’est l’été, la frilosité et l’humidité ne sont pas encore d’assez lointains souvenirs, d’ailleurs ils se rappellent à nous de temps en temps. On garde encore parfois le pantalon mais on commence à découvrir les pieds. La respiration progressive de notre corps commence par là. L’été commence souvent par là en fait chez nous, les pieds d’abord puis le reste se raccourcira après, le châle s’envolera lui aussi. Un peu comme lorsque l’on entre dans une eau trop chaude ou trop froide, les pieds d’abord, si ça passe, le reste passera. 

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Une petite paire de nu-pieds rouges. Une petite paire de nu-pieds retrouvée chez les grands-parents. Une petite paire de nu-pieds un brin vintage. Plus qu’un brin en réalité, une petite paire de nu-pieds qui a bien 25 ans. Aujourd’hui Marmouset les porte, mais dans un autre temps, ils ont côtoyé d’autres pieds. C’était la grande mode à l’époque, le top du top pour aller dans l’eau, marcher dans les rivières ou dans la mer, et pourtant tout le monde trouvait ça plutôt laid quelques années après.
Aujourd’hui, je la trouve trop mignonne cette petite paire de nu-pieds, à nouveau dans l’air du temps, même deux tailles au-dessus de la sienne. Qu’importe, il les mettra plus longtemps.

Projet 52, semaine 26.
Nous sommes déjà à la moitié du projet, ce qui signifie que je vais devoir encore prendre autant de photos j’en ai déjà prises dans cette petite expérience sympathique.
Et oui, 26 semaines, la moitié de l’année écoulée !
Je ne l’ai pas vue passer.

Le thème de la semaine : « photographie » m’a amenée à jeter un oeil sur un objet qui orne notre bibliothèque et que l’on n’utilise plus tellement depuis un moment. Pourtant je l’aime bien, son côté vintage bien sûr mais aussi ce qu’il produit.

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Notre polaroïd, l’un de nos premiers objets chinés qui a donc contribué à nous donner le goût du vintage et des époques passées.

Dire que maintenant, il y a des applications pour transformer une photo « moderne » façon polaroïd 😉 ou des appareils photos connectés pour imprimer immédiatement une photo prise. Pas si « has been » alors cet appareil finalement !

Mais quand même, ce n’est pas pareil, là il y a un truc en plus, le fait que la photo présente vraiment un aspect « autre époque », qu’on ait l’impression qu’elle est tirée d’un vieil album du grenier, l’attente qui paraît interminable pour voir enfin apparaître le sujet du photographe, le suspense avant de découvrir l’image qui laisse le temps à l’esprit d’imaginer et déformer la scène encore et encore, l’excitation et le stress de savoir si la photo sera réussie ou non. On ne voit rien avant que le papier ne nous dévoile ses secrets, on ne sait rien. Le charme d’une découverte où il aura fallu une once de patience et un tantinet de confiance, deux choses que l’on oublie de plus en plus dans notre époque ultra connectée à 100 à l’heure 🙂

 

Avec beaucoup de retard, la semaine 25 du Projet 52 amenait pourtant avec elle un bien joli thème qui me semble de plus en plus indispensable dans ce monde parfois (trop souvent) difficile à affronter : « rêver ».

Rêver est important.
Et pourtant, chez beaucoup, « rêver » semble parfois s’estomper au fur et à mesure qu’ils avancent en âge et chez beaucoup encore, j’ai l’impression que « rêver » revient après un certain âge ou une fois certaines étapes franchies peut-être.
« Rêver » me semble pourtant essentiel, « rêver » doit rester, même enfoui ou un peu caché à l’intérieur pour surgir à nouveau lorsqu’il le faut, pour avancer et espérer.

Il arrive encore souvent (trop souvent) que des parents me demandent, les vacances approchant, ce qu’ils peuvent faire faire à leurs enfants comme « travail » à la maison. Ma réponse est et sera toujours la même : il faut qu’ils jouent, qu’ils lisent (ou qu’on leur lise) et qu’ils rêvent. Il faut même qu’ils s’ennuient.
L’ennui, un bon copain du rêve, n’est absolument pas ennuyeux, au contraire. Il repose, il recharge les batteries, il apprend que le vide ne doit pas être systématiquement comblé et que l’on doit aussi lâcher prise parfois, oublier, procrastiner, mettre son cerveau sur pause.

L’ennui permet de rêver et le rêve peut mener à l’ennui. Un ennui bénéfique. S’ennuyer ou rêver, la frontière est mince à mon avis.
Encore que, je rêve beaucoup mais je ne m’ennuie pas assez. Je devrais prendre plus le temps, ne pas arrêter de rêver parce que j’ai besoin d’être en activité, parce que le « blanc » m’angoisse, me stresse, je devrais poursuivre le rêve parfois jusqu’à l’ennui.

Le rêve et l’ennui, les ennemis du burn-out, nous quittent souvent trop tôt, ou plutôt, c’est nous qui ne les retenons pas assez. Apprenons à nos enfants à les connaître, apprenons nous-même à les apprivoiser à nouveau.

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Rêve ou ennui ? Un peu des deux sûrement, un moment d’ennui qui s’est transformé en fascination pour un objet bien basique. Qui sait tout ce qu’ils ont imaginé à ce moment, qui sait à quoi ils ont rêvé…

Pour cette semaine 24 du Projet 52, pas de longs discours, juste une photo pour revenir à l’essence même du projet et surtout parce qu’elle se suffira à elle-même, le thème « mains » me l’ayant immédiatement imposée.

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Un de ces moments, où quand il m’arrive de leur conter une histoire dans notre lit et qu’ils finissent par s’y endormir, des images empreintes de douceur, de complicité et de sérénité naissent instantanément.

Encore une fois, je suis en retard pour le Projet 52.
Cette fois la raison n’est pas un emploi du temps chargé ou deux monstrouilles en devenir (et pourtant ça pourrait) mais un véritable blocage sur la semaine 23 avec son thème « apéro ».
J’hésite à vous faire part de mon cheminement pour arriver à la pitoyable photo que vous trouverez au bas de l’article car je ne sais pas si cela va achever d’enfoncer le clou ou permettre de sauver quelques meubles, mais je tente.

La raison du blocage, c’est que ces dernières semaines, le temps n’était pas très propice à sortir, à inviter et donc à faire des apéros entre amis. Le manque de soleil et l’emploi du temps chargé (ah je savais bien que cette excuse apparaîtrait à un moment ou à un autre 😉 ) n’amènent pas la fête.
Alors oui, il peut nous arriver de nous faire des apéros, entre nous, à deux donc mais ça ne ressemble pas beaucoup à de véritables apéros conviviaux (ben déjà on est deux donc on a connu mieux niveau ambiance de ouf). Bon, après tout, pas besoin d’être nombreux pour se faire un petit apéritif mais depuis les enfants, il faut bien l’avouer, l’apéro consiste plutôt à boire un jus de fruit vite fait et à tenter de manger des rondelles de saucisson en cachette pour ne pas que Marmouset nous voie et en réclame ou à nous bourrer de cacahuètes et pistaches pour combler notre faim entre nos relais pour tenter d’endormir Caillou 😉

Et finalement, j’ai eu comme un doute. Je me suis penchée un peu plus sur la définition du nom « apéritif » et j’ai constaté que ce n’était pas tout un ensemble de boissons diverses et variées et de petits gâteaux, rondelles de saucisson, petites tomates et autres joyeusetés que l’on se plaît à grignoter entre amis avant un repas. Non, en fait, la définition véritable réduit l’apéritif à « une boisson alcoolisée censée ouvrir l’appétit« .

Alors, là c’est encore plus difficile de trouver une photo puisque je n’aime quasiment aucun alcool à part le cidre, (non, ne me dites pas que ce n’est pas de l’alcool), et la mirabelle, (ben oui je suis Vosgienne d’origine quand même, je dois faire honneur à mon « pays » et en cas de mal de gorge, c’est radical 😉 ). Et en ce qui concerne Paparaignée, ben du coup, il ne va pas se prendre un alcool tout seul, il n’en est pas encore là.

Bref, du coup, je crois qu’on ne fera pas pire photo mais dans un moment de désespoir absolu (oui mes préoccupations sont existentielles), j’ai vu ça lors d’un banal passage dans un magasin de surgelés bien connu et j’ai dégainé l’appareil photo.

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Le pire étant, je crois, que sur le moment, j’étais assez fière de moi (mais rassurez-vous la honte se planquait juste derrière et elle s’est vite montrée 😉 ).

 

« HDR »
HD quoi ? HDR, le thème de la semaine 22 du Projet 52.
Juste pour ça, je n’avais pas hâte d’arriver à la semaine 22.

HDR, mais qu’est-ce que c’est que ce truc au juste ?

Une Halte Divertissante et Revigorante ?
J’aurais préféré.

Un thème Hautement Difficile et Rude, ça oui sûrement ! 😉

J’ai donc tapé ces 3 lettres dans mon moteur de recherche préféré et j’ai appris que HDR (high dynamic range) était une technique photographique qui permettait d’optimiser au maximum la lumière. En clair, une photo peut être sur-exposée, et la seconde suivante sous-exposée. La photographie HDR va prendre le meilleur de chaque exposition photographique et le transposer sous une seule et même image.
Du coup, pour réaliser un HDR, il faut prendre plusieurs photos de la même scène en gardant un cadrage identique. Puis via un logiciel, la magie opère. Enfin, la magie, … c’est tout de même mieux quand on s’y connaît un minimum. Mon appareil photo étant mon téléphone, on ne peut pas dire que je sois spécialiste.

Mais moi, Histoire De Rien faire comme tout le monde, j’ai voulu tenter autre chose. Bon, ok, c’est surtout parce que le véritable HDR, c’est un travail technique tout de même, et il faut un minimum de lumière pour bien faire les choses, lumière qui si vous avez suivi la semaine 21 a provisoirement (je l’espère) disparu.
Alors j’ai cherché et cherché encore pour donner un sens différent à tout cela.
Et Histoire De Râler un peu 😉 , j’espère qu’il n’y aura pas trop d’autres thèmes de ce genre parce que j’aime beaucoup me triturer le cerveau mais pas comme ça 😉

« HDR »

J’aurais pu vous raconter une Histoire De Rat, de Requin ou de Renard mais je crois que ne j’en connais pas.

J’aurai pu alors juste choisir une Histoire Divertissante et Rigolote ou une Histoire Diabolique et Repoussante mais j’en connais trop.

J’aurais pu choisir de vous relater les petits tracas du quotidien : l’Humidité Déprimante et Rageante qui règne en ce moment chez nous, l’Horripilant et Désagréable Réveil de Marmouset quand il a lieu avant 6h du matin et mon Humeur De Rat dans ces cas là ou encore l’Hystérique Déjantée et Relou que je suis trop souvent avec Paparaignée. Mais je voulais éviter les sujets qui fâchent.

J’aurais pu vous montrer les Habituelles Délicieuses Risettes que Caillou m’offre chaque jour mais je me plais à jouer les égoïstes et à les garder rien que pour moi.

J’aurais pu vous donner la recette d’un Hachis Délicat et Raffiné ou d’un Hallucinant Dessert Raffraichissant mais je ne sais faire que le Hachis Parmentier et pour les desserts, notre effort se limite bien souvent à ouvrir un yaourt depuis que nous avons des enfants.

J’aurais pu vous présenter un coup de coeur pour un Habit Design et Révolutionnaire mais côté vêtement, actuellement, ma priorité serait plutôt de réussir à faire sécher ceux en ma possession (pour rappel, ici, on se croirait en novembre mais sans le chauffage).

J’aurais pu vous faire découvrir les fantastiques propriétés de l’Huile De Ricin mais les chroniques beauté et soin ne sont pas vraiment mon truc car à vrai dire je n’y connais rien.

Alors que faire avec ces 3 lettres ? Peut-être se lancer ! Finalement HDR, le vrai, aura eu raison de moi et je me suis résolue à charger un logiciel permettant de le mettre en application. Un peu de lumière par une fenêtre et un Charaignée au pelage doré. Le résultat aurait été sans doute plus spectaculaire avec un paysage, l’objet de ma photo ne met pas vraiment en valeur les propriétés de la technique.

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Mais qu’importe, j’aurai essayé et dans ce petit échec, j’aurai tout de même réussi à capturer un Hôte Doux et Roux, le maître de ces lieux.

Semaine 21 du Projet 52 : « lumière ».

Un sujet qui aurait dû/pu tomber à pic car à cette période de l’année, la lumière extérieure est plaisante en général. Le soleil nous offre de multiples approches des paysages, de l’éclat, des nuances, des jeux d’ombres, …
Mais en ce moment, point de tout cela.
Le mois de mai s’est transformé en mois d’octobre (et encore j’ai vu des mois d’octobre bien plus lumineux) et novembre semble arriver bientôt ! La lumière extérieure a disparu et a laissé place à un monochrome de gris.
Alors, le point positif, s’il faut en trouver un, c’est qu’on va bientôt connaître par coeur toutes les nuances de gris (zut pas de thème « gris » pour ce projet 52, quel dommage) mais bon ça va là, je pense qu’on a tous bien vu ou plutôt qu’on voit de moins en moins, tu peux revenir lumière !

J’aurais pu prendre une photo de cette lumière qui n’est plus mais en fait la lumière est bien là, elle est juste ailleurs désormais, à l’intérieur. Une autre lumière donc, certes artificielle, est devenue notre quotidien.

Forcément une photo d’intérieur alors.
Et une lumière particulière que celle que j’ai choisie. Une lumière qui n’est pas destinée à éclairer, pas comme on le pense en tout cas. Une lumière qui n’est pas là dans ce but exclusif de nous apporter du jour et de tout nous faire voir. Une lumière qui agrandit notre champ de vision sur le monde , une lumière qui instruit, une lumière qui révèle.

 

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La lumière du globe terrestre déniché lors de notre dernier vide-grenier.

Une lumière qui nous a apporté un regard différent sur le monde, que l’on ne peut plus vraiment observer en ce moment, caché sous des nuages gris et des pluies quasi permanentes.

Une lumière qui a montré à Marmouset qu’il n’y avait pas que des escargots sur terre 😉

Une première prise de conscience qu’il y a un monde autour de nous, que nous ne sommes pas seuls, que nous habitons un pays parmi d’autres, des concepts encore difficiles à comprendre pour Marmouset mais qui vont prendre progressivement du sens.

« Tu vois, ici, dans ce pays, il y a beaucoup de renards. »
« Tu me montres des animaux que tu connais, je te dirai comment s’appelle le pays où ils vivent. »
« Et nous, tu te souviens où il est notre pays ? Où est-ce qu’on habite nous ? »

Des petits jeux en perspective, des apprentissages multiples pour cet amoureux des animaux et de la nature qui je l’espère aura aussi le goût du voyage et de la découverte de l’autre et du monde.

Mais pour le moment juste un moment magique, un objet qui s’illumine et qui laisse apparaître de jolies couleurs et une multitude d’animaux, un objet qui met en lumière et finalement une lumière dans ses yeux qui en dit long sur son émerveillement.

Encore une nouvelle semaine pour le Projet 52.
Semaine 20, thème « douceur ».

Une douceur à toucher, à caresser, à câliner ?
Une douceur à croquer, à déguster, à savourer ?
Les deux peut-être.

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Une de mes deux petites douceurs quotidiennes.

C’est avec plus d’une semaine de retard que je poste la photo de la semaine 19 du Projet 52 avec ce thème « A mes pieds ».

Il y a un mois, pour la semaine 15, le thème était « Le ciel au dessus de ma tête ». J’avais alors réappris à regarder en l’air, à prendre un peu le temps d’observer ce ciel, à remarquer tout ce qu’il renfermait.

Alors cette fois, pour « A mes pieds », j’ai simplement tourné mon regard à l’opposé. Mes yeux se sont fixés sur le sol. Et pour tout vous dire, je n’ai pas vraiment dû me forcer car le sol, je le regarde comme jamais depuis un certain temps. Depuis que quelqu’un d’autre en a fait son terrain de jeux, et par la force des choses, m’oblige un peu à faire de même. Et ce quelqu’un, c’est Marmouset.

Oui, depuis de nombreuses semaines, on ne peut plus rentrer à la maison sans scruter le parterre et s’adonner à quelques activités qui rendent nos trajets certes 10 fois plus longs mais aussi 10 fois plus drôles (pour lui), 10 fois plus passionnants (pour lui) et 10 fois plus sûrs (pour moi). Plus sûrs, parce que, ainsi, nous avons des passages obligés, sortes de « paliers » qui permettent à Marmouset de bien rester sur le trottoir et de ne pas me distancier trop vite en courant n’importe où. Un mal pour un bien donc.

Ces activités sont précises et bien spécifiques :
– marcher sur les « bords » (devantures de magasins, pas de portes, bordures quelconques)
– monter sur chaque « plots » (que maman cache parfois habilement avec la poussette pour ne pas que Marmouset les voit et ainsi gagner un peu de temps, bouuuh mère indigne 😉 )
– s’arrêter aux endroits stratégiques : le bassin à poissons de l’école ; le passage ou « Monsieur tracteur » (le gardien de l’immeuble ou est gardé Marmouset) apparaît avec son tracteur pour sortir ou rentrer les poubelles ; le chantier où travaillent les « Monsieurs travaux » ;  le garage où l’on peut crier pour entendre l’écho lorsqu’il est ouvert ; l’endroit où habite la poule du quartier (ce n’est pas le surnom d’une voisine hein, c’est une vraie poule), la place où l’on peut courir après les pigeons, …
– marcher sur les plaques d’égouts
– enfiler des brindilles dans les trous des plaques d’égouts
– slalomer entre les potelets métalliques (si si ce terme existe et je peux vous dire que j’ai cherché pour savoir comment ça s’appelait 😉 )
– marcher dans les flaques ou dans l’ombre de l’autre selon le temps

Et je dois bien arriver à la conclusion que les enfants ont vraiment le sens du détail ! C’est incroyable à quel point ils remarquent des choses qui nous paraissent insignifiantes, à quel point ils savent être attentifs quand ils sont intéressés, à quel point ils sont sensibles au moindre changement, à quel point leur mémoire est incroyablement performante, et à quel point ils savent jouer et s’émerveiller avec peu.

Une véritable leçon de vie, juste là devant nous, au quotidien, qui pourtant nous fait bien souvent râler parce que « on va être en retard », « il faut vite rentrer pour la sieste », « on ne pourra pas faire telle ou telle autre chose », … alors qu’on devrait y voir des capacités étonnantes, une invitation à lâcher prise, une possibilité de changer notre vision du monde.

Je dis « on devrait » mais loin de moi l’idée de faire la leçon aux parents trop pressés (parce que j’en fais partie ). J’essaie surtout, par mes écrits, de mettre à plat mes réflexions personnelles, de m’interroger sur ma manière de faire, de me remettre en question et d’essayer de faire mieux ou du moins pour le mieux. Et ce n’est pas gagné 😉 Oui parce que quand même je me vois mal dire aux trois patients qui attendent leur tour chez le dentiste que je suis en retard parce que j’ai couru après des pigeons. (Et pourtant ce serait le rêve une société qui accepte ça non ?).
En revanche, il m’arrive maintenant de prendre le temps de rentrer à la maison, même si je suis seule, de m’amuser secrètement à ne pas marcher sur les lignes formées par un sol pavé (comme lorsque petite je me lançais le défi de rentrer de l’école en évitant les traits du bord du trottoir).

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Ce sol que l’on ne regarde jamais une fois adulte, sauf peut-être pour éviter les crottes de chien. Ce sol, on se met à le connaître par coeur avec nos enfants ! Les moindres détails, chaque brèche dans le bitume, chaque petit défaut, le degré de chaque pente, le moment ou les trottoirs penchent et de quel côté, chaque fissure, les herbes rebelles qui se sont nichées dans un coin, le nombre de plaques d’égouts, le nombre et la forme des trous dans les plaques d’égout, la largeur et la hauteur de chaque bords le long des vitrines, des pas de porte, des devantures de restaurant, …  On sait aussi exactement où se nichera l’eau lorsqu’il pleuvra, l’étendue des flaques qui vont se former, leur profondeur et la couleur que l’eau va prendre au fil du temps. On connaît par coeur le nombre de plots qui jalonnent le chemin, on connaît les maisons, les animaux qui y vivent, leurs habitudes. On connaît les petits dangers du chemin, là où l’on peut trébucher, là où la roue de la poussette va buter ou se bloquer, … On sait même à quel moment de la journée et à quel endroit le sol va briller, prendre une couleur différente, s’assombrir en fonction de la position du soleil, on sait exactement où sera projetée notre ombre.

On apprend qu’à nos pieds, il y a bien plus qu’on ne pensait, un trésor infini, des possibilités multiples ! 

Projet 52, semaine 18 : « sujet libre ».

On peut difficilement faire plus compliqué pour moi.
Le cerveau bouillonne. Et si je mettais cette photo ou celle-ci, ah mais il y a encore celle-là ! Et je pourrais parler de ce sujet qui me tient à coeur, partager cette petite expérience qui m’a été bénéfique, ou simplement m’offrir la possibilité d’un moment apaisant en laissant parler mes émotions, mes envies, mon ressenti. Voici ce qui se passe quand on me dit : « sujet libre ».
Les vertus de l’écriture sont multiples alors « sujet libre » devrait être une invitation à me livrer et à en profiter !

Oui mais pourtant, ça me perd. C’est fou comme une trop grande liberté de sujet n’invite finalement pas à s’étendre mais plutôt à restreindre son champ d’écriture.

Puis il a fallu tout de même se décider.
J’ai réfléchi aux derniers changements, aux récentes découvertes, aux éléments importants de notre vie qui avaient eu lieu dans la semaine.

J’aurais bien parlé de l’apprentissage du pot, grand événement de ces deux dernières semaines puisque Marmouset est « propre » mais je vous rappelle que le « Projet 52 », c’est avant tout une photo, et une photo du pot ne me semblait pas des plus esthétiques. Encore que Marcel Duchamp a bien fait un carton avec son urinoir lui 😉 Mais n’est pas Marcel Duchamp qui veut ! Et puis, je dois dire que je déteste l’expression « être propre » pour parler de ne plus porter de couches.
« Alors ça y est il est propre ? »
« Ah ben oui tu sais depuis 2 ans qu’il est arrivé dans notre vie, on s’est dit qu’il fallait peut-être le laver parfois quand même. »
Parce que pour moi, faire dans une couche à 2 ans, ce n’est pas être sale, c’est juste normal en fait 😉

Bref, passons car finalement, ce n’est pas du côté de la « propreté » que je me suis tournée mais du côté du sommeil. A priori, les deux soulagent (l’enfant et les parents 😉 ) mais je m’émerveille davantage devant le second. Non pas que comme tout parent, je ne m’extasie pas de manière ridicule lorsque Marmouset va sur le pot (oui je suis passée du côté obscur de la parentalité, ça y est) mais enfin je ne passe pas de longues minutes à observer ce qu’il y a dedans avec béatitude tout de même (pas encore tout à fait le côté obscur donc 😉 ).
Alors que ma progéniture dans les bras de Morphée, c’est autre chose !

Le regarder dormir.

On peut penser que c’est sans intérêt, que c’est chaque soir, chaque nuit la même chose, que ce que je regarde quand je me penche au-dessus du lit de Marmouset ne diffère pas de la veille. Que nenni !
Mon regard n’est pas toujours le même, je suis amusée, apaisée, attendrie, c’est donc bien que la scène qui me procure ces différentes sensations change elle aussi. Il y a autant d’images différentes de Marmouset dans son sommeil que de nuits dans une année.

Une photo impossible à choisir alors un petit montage pour représenter ce moment.

Le regarder dormir.

C’est vrai ce que l’on entend dire. Au tout début, lorsqu’un bébé arrive dans notre vie, on ne dort pas, parce qu’on vérifie sans cesse qu’il respire, qu’il va bien, qu’il ne demande pas à téter, … puis il grandit, il fait ses nuits (ou pas) et nous, on ne dort toujours pas parce qu’il ne fait pas que ses nuits, il fait ses dents aussi puis il tombe malade, plusieurs fois, puis il fait à nouveau des dents et puis quand il a toute ses dents, on ne dort toujours pas parce qu’il fait des cauchemars, et puis il apprend à parler et à aller aux toilettes, alors on ne dort encore pas parce qu’il veut aller faire pipi ou il veut de l’eau. Et puis quand tout est fini, il y a des fous qui recommence avec un deuxième (vous le croyez ça ? 😉 ). Et puis un jour, je crois, ils deviennent plus autonomes (la nuit tout du moins 😉 ), les dents sont toujours toutes là, les cauchemars sont finis, ils grandissent mais on ne dormira toujours pas parce qu’il faudra les réveiller pour l’école, pour un examen, un rendez-vous, parce qu’on ira vérifier qu’ils n’ont pas fait le mur après un désaccord, parce qu’on attendra qu’ils soient bien rentrés de leur soirée (comme je n’ai pas hâte d’y être ! 😉 ).

Quoi qu’il en soit, même quand on peut dormir parce que cette nuit là, il n’y a pas de dent qui a décidé de se pointer, pas de gastro à gérer, pas de cauchemars à chasser, pas de pleurs à consoler, on ne dort pas sans avoir jeter un oeil à nos « précieux ». Même quand il n’y pas de raison, on y va quand même avant de se coucher et parfois même la nuit en passant aux toilettes.
On les regarde dormir. On vérifie toujours qu’ils respirent.

Les regarder dormir.

Le soir, ce moment de la journée qu’on attend impatiemment pour vivre enfin pour nous, on ne peux pas s’empêcher de le passer à veiller sur eux tout de même un peu. On remet la couette (qui sera à nouveau au fond du lit 5 minutes après). On en profite pour leur faire le petit bisou qu’ils ne veulent pas encore ou plus la journée. On jubile de les voir aussi calmes et pourtant, cette pensée invraisemblable nous traverse : « Ils sont tellement beaux et calmes quand ils dorment, ça me donne envie de les réveiller. » What ?????
Alors j’ai essayé d’analyser cette pensée qui vous a sûrement déjà traversé l’esprit vous aussi (je vous en supplie, dites moi oui) et de deux choses l’une.
Soit ce moment de « calmitude » (si ça existe, c’est le mélange de calme et plénitude 😉 ) observé nous donne envie de le transférer sur la journée où nos bébés se transforment parfois en tigres surexcités et donc on s’imagine qu’en les réveillant, on va profiter d’un moment d’éveil calme.
Soit ce moment de « calmitude » déteint sur nous, nous transforme en Bisounours et on souhaite les réveiller pour déverser ce trop plein d ‘amour.
En résumé, nous, parents, sommes masos ou zinzins ou même les deux 😉

Les regarder dormir.

Est-ce que l’on fait ça toute notre vie ? Jusqu’à ce qu’ils partent de la maison ? Est-ce qu’à 18 ans, on les regarde encore dormir ? Est-ce que vérifier la respiration devient une routine ancrée à jamais dans notre quotidien ?

Affaire à suivre.

En tout cas, la prochaine fois que l’on me demandera quel est le contraire de dormir, je répondrai sûrement « être parent ».
Finalement, c’est peut-être parce que l’on doit mettre de côté notre propre sommeil durant un temps que l’on passe tant de temps ensuite à admirer celui de notre descendance.

 

Marmouset porte un Pyjama La Redoute.
Housse de couette Done by deer