Projet 52, semaine 18 : « sujet libre ».

On peut difficilement faire plus compliqué pour moi.
Le cerveau bouillonne. Et si je mettais cette photo ou celle-ci, ah mais il y a encore celle-là ! Et je pourrais parler de ce sujet qui me tient à coeur, partager cette petite expérience qui m’a été bénéfique, ou simplement m’offrir la possibilité d’un moment apaisant en laissant parler mes émotions, mes envies, mon ressenti. Voici ce qui se passe quand on me dit : « sujet libre ».
Les vertus de l’écriture sont multiples alors « sujet libre » devrait être une invitation à me livrer et à en profiter !

Oui mais pourtant, ça me perd. C’est fou comme une trop grande liberté de sujet n’invite finalement pas à s’étendre mais plutôt à restreindre son champ d’écriture.

Puis il a fallu tout de même se décider.
J’ai réfléchi aux derniers changements, aux récentes découvertes, aux éléments importants de notre vie qui avaient eu lieu dans la semaine.

J’aurais bien parlé de l’apprentissage du pot, grand événement de ces deux dernières semaines puisque Marmouset est « propre » mais je vous rappelle que le « Projet 52 », c’est avant tout une photo, et une photo du pot ne me semblait pas des plus esthétiques. Encore que Marcel Duchamp a bien fait un carton avec son urinoir lui 😉 Mais n’est pas Marcel Duchamp qui veut ! Et puis, je dois dire que je déteste l’expression « être propre » pour parler de ne plus porter de couches.
« Alors ça y est il est propre ? »
« Ah ben oui tu sais depuis 2 ans qu’il est arrivé dans notre vie, on s’est dit qu’il fallait peut-être le laver parfois quand même. »
Parce que pour moi, faire dans une couche à 2 ans, ce n’est pas être sale, c’est juste normal en fait 😉

Bref, passons car finalement, ce n’est pas du côté de la « propreté » que je me suis tournée mais du côté du sommeil. A priori, les deux soulagent (l’enfant et les parents 😉 ) mais je m’émerveille davantage devant le second. Non pas que comme tout parent, je ne m’extasie pas de manière ridicule lorsque Marmouset va sur le pot (oui je suis passée du côté obscur de la parentalité, ça y est) mais enfin je ne passe pas de longues minutes à observer ce qu’il y a dedans avec béatitude tout de même (pas encore tout à fait le côté obscur donc 😉 ).
Alors que ma progéniture dans les bras de Morphée, c’est autre chose !

Le regarder dormir.

On peut penser que c’est sans intérêt, que c’est chaque soir, chaque nuit la même chose, que ce que je regarde quand je me penche au-dessus du lit de Marmouset ne diffère pas de la veille. Que nenni !
Mon regard n’est pas toujours le même, je suis amusée, apaisée, attendrie, c’est donc bien que la scène qui me procure ces différentes sensations change elle aussi. Il y a autant d’images différentes de Marmouset dans son sommeil que de nuits dans une année.

Une photo impossible à choisir alors un petit montage pour représenter ce moment.

Le regarder dormir.

C’est vrai ce que l’on entend dire. Au tout début, lorsqu’un bébé arrive dans notre vie, on ne dort pas, parce qu’on vérifie sans cesse qu’il respire, qu’il va bien, qu’il ne demande pas à téter, … puis il grandit, il fait ses nuits (ou pas) et nous, on ne dort toujours pas parce qu’il ne fait pas que ses nuits, il fait ses dents aussi puis il tombe malade, plusieurs fois, puis il fait à nouveau des dents et puis quand il a toute ses dents, on ne dort toujours pas parce qu’il fait des cauchemars, et puis il apprend à parler et à aller aux toilettes, alors on ne dort encore pas parce qu’il veut aller faire pipi ou il veut de l’eau. Et puis quand tout est fini, il y a des fous qui recommence avec un deuxième (vous le croyez ça ? 😉 ). Et puis un jour, je crois, ils deviennent plus autonomes (la nuit tout du moins 😉 ), les dents sont toujours toutes là, les cauchemars sont finis, ils grandissent mais on ne dormira toujours pas parce qu’il faudra les réveiller pour l’école, pour un examen, un rendez-vous, parce qu’on ira vérifier qu’ils n’ont pas fait le mur après un désaccord, parce qu’on attendra qu’ils soient bien rentrés de leur soirée (comme je n’ai pas hâte d’y être ! 😉 ).

Quoi qu’il en soit, même quand on peut dormir parce que cette nuit là, il n’y a pas de dent qui a décidé de se pointer, pas de gastro à gérer, pas de cauchemars à chasser, pas de pleurs à consoler, on ne dort pas sans avoir jeter un oeil à nos « précieux ». Même quand il n’y pas de raison, on y va quand même avant de se coucher et parfois même la nuit en passant aux toilettes.
On les regarde dormir. On vérifie toujours qu’ils respirent.

Les regarder dormir.

Le soir, ce moment de la journée qu’on attend impatiemment pour vivre enfin pour nous, on ne peux pas s’empêcher de le passer à veiller sur eux tout de même un peu. On remet la couette (qui sera à nouveau au fond du lit 5 minutes après). On en profite pour leur faire le petit bisou qu’ils ne veulent pas encore ou plus la journée. On jubile de les voir aussi calmes et pourtant, cette pensée invraisemblable nous traverse : « Ils sont tellement beaux et calmes quand ils dorment, ça me donne envie de les réveiller. » What ?????
Alors j’ai essayé d’analyser cette pensée qui vous a sûrement déjà traversé l’esprit vous aussi (je vous en supplie, dites moi oui) et de deux choses l’une.
Soit ce moment de « calmitude » (si ça existe, c’est le mélange de calme et plénitude 😉 ) observé nous donne envie de le transférer sur la journée où nos bébés se transforment parfois en tigres surexcités et donc on s’imagine qu’en les réveillant, on va profiter d’un moment d’éveil calme.
Soit ce moment de « calmitude » déteint sur nous, nous transforme en Bisounours et on souhaite les réveiller pour déverser ce trop plein d ‘amour.
En résumé, nous, parents, sommes masos ou zinzins ou même les deux 😉

Les regarder dormir.

Est-ce que l’on fait ça toute notre vie ? Jusqu’à ce qu’ils partent de la maison ? Est-ce qu’à 18 ans, on les regarde encore dormir ? Est-ce que vérifier la respiration devient une routine ancrée à jamais dans notre quotidien ?

Affaire à suivre.

En tout cas, la prochaine fois que l’on me demandera quel est le contraire de dormir, je répondrai sûrement « être parent ».
Finalement, c’est peut-être parce que l’on doit mettre de côté notre propre sommeil durant un temps que l’on passe tant de temps ensuite à admirer celui de notre descendance.

 

Marmouset porte un Pyjama La Redoute.
Housse de couette Done by deer

2 réponses
    • Marie
      Marie dit :

      Oui, un jour je l’ai vu, je me suis dit ce n’est pas possible il prend un quart du lit ! on pourrait en ranger 4 comme lui dans la position qu’il prenait 😉 Et j’ai pris une photo puis chaque soir c’était plus invraisemblable que la veille alors tous les jours pendant presque 2 semaines, j’ai pris une photo, à chaque fois c’était différent, j’adore. Et il dormait super bien, je me disais dis donc ils peuvent dormir vraiment n’importe comment 🙂

      Répondre

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