Il y a peu, j’ai fait l’acquisition d’une nouvelle machine à coudre.
La mienne était une machine bas de gamme qui avait bien oeuvré jusqu’ici pour des coutures très classiques : ourlets, tissus fins, …mais je commençais à m’arracher les cheveux et à perdre de plus en plus mon calme au fur et à mesure que les aiguilles cassaient, que mon fil faisait des noeuds ou que les points sautaient dès que je tentais les épaisseurs ou de la couture plus « complexe ».
J’ai donc craqué sur une vraie belle machine avant de craquer tout court 😉 , histoire de me lancer dans des petites cousettes pour les enfants et pour moi. Et je ne regrette pas mon investissement, c’est le jour et la nuit par rapport à mon ancienne machine. J’ai maintenant hâte d’avoir mon coin couture dans notre future maison pour me plonger encore plus dans ce monde de fils et d’aiguilles à chaque fois que j’en aurai l’occasion.
En attendant, je réquisitionne de temps à autre la table à manger et coudre est devenu un réel moment de bien-être, un moment rien qu’à moi, qui me détend, me motive, me défie, me donne quelques gentillettes sueurs froides comme j’aime et le sentiment extrêmement agréable de réaliser quelque chose, de construire, de mener à bien un petit projet.
J’apprends en faisant (un peu), en essayant (beaucoup), en me trompant (souvent) et je fouine sur le net qui regorge de patrons, de techniques, de tutoriels et d’aides pratiques pour tout ou presque. Une mine d’or !
Aujourd’hui, un sarouel.
J’en avais déjà fait un tout simple pour Caillou et pour ce faire, j’avais utilisé le patron et le tutoriel très gentiment mis à disposition par la blogueuse de Minuscule Infini et que vous pouvez retrouver directement en cliquant ici.
Il s’agit d’un sarouel évolutif et le patron va du 3 mois au 2 ans.
Evidemment, je ne sais pas pourquoi, je préfère toujours me jeter dans le compliqué d’abord (ou disons pas dans le plus simple). Pour mémoire, je vous rappelle le coup du tipi. J’aurais pu me lancer dans un tipi classique avec un joli tissu, quelques ourlets et un simple nouage autour de 5 morceaux de bois. Mais non. Il a fallu faire un tipi réversible, avec les morceaux de bois intégrés dans les coutures et avec des appliqués. Ben oui sinon ce n’est pas drôle. Le goût du risque peut-être (enfin un risque à ma mesure hein 😉 ), l’excitation du challenge probablement, la satisfaction encore plus grande si la tâche demande un poil plus de travail et de défi sans doute.
Bref, en matière de couture ma devise semble être : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?
Du coup j’ai rapidement voulu faire un autre sarouel.
Pour Marmouset cette fois : « oui mais avec le devant différent du derrière et puis avec des poches et avec du passepoil les poches aussi parce que c’est beau et que j’ai découvert ça récemment sur le net et puis ça n’a pas l’air si difficile à poser tu sais Paparaignée, j’ai bien envie d’essayer pour voir ». Et Paparaignée d’acquiescer en écoutant d’une oreille, ne comprenant pas pourquoi je ne fais pas plus simple et sachant pertinemment que je n’en ferai qu’à ma tête de toute façon.
En clair, je m’emballe, je m’emballe et comme en plus la patience n’est jamais pas toujours mon fort, je me lance toujours directement dans le beau tissu commandé, sans essai au préalable. Et advienne que pourra !
Adaptation du patron du sarouel pour un plus grand
J’ai donc repris le patron du sarouel évolutif de Minuscule Infini car l’essai pour Caillou m’avait bien plu.
Le patron s’arrêtant au 2 ans, je l’ai donc légèrement adapté car Marmouset, 28 mois, taille du 3 voire 4 ans. Je ne sais pas combien il mesure et pèse mais au rendez-vous pédiatre des 2 ans, il y a 4 mois donc, il mesurait 94 cm pour 13,6 kg. C’est un enfant plutôt grand et assez fin.
Je n’ai donc pas modifié le sarouel taille 2 ans en largeur car je le préfère un peu plus ajusté plutôt que très bouffant, notamment pour les plus grands. J’ai simplement ajouté un peu de longueur : 4 cm exactement au bas de chaque jambe (j’ai utilisé un de ses pantalons comme point de comparaison).
Ce qui m’a donné ceci.
Choix du tissu
Je suis tombée par hasard sur un tissu aux motifs « macareux » sur le net et Marmouset adorant cet animal (je vous expliquerai très prochainement d’où lui vient cette passion), j’ai craqué mais je ne voulais pas un sarouel entièrement dans ce tissu, je trouvais que mettre un tissu uni à l’arrière faisait moins chargé, plus « grand enfant », plus « stylé » si on peut dire ça, enfin je ne sais pas trop mais ça me plaisait bien.
Pour ce faire, rien de plus simple, il suffit de suivre le tutoriel de Minuscule Infini sauf qu’à l’étape 2, on trace le contour du patron dans deux tissus différents. Jusque là pas trop de risques.
L’affaire s’est un peu corsée lorsque j’ai décidé que je voulais ajouter des poches. Pour garder une harmonie, j’ai décidé de les faire dans le même tissu que l’arrière du sarouel. Après un tour sur Pinterest (ça y est je suis devenue accro moi aussi), j’ai vu des modèles de robes à poches passepoilées, j’ai donc voulu utiliser moi aussi du passepoil car cela me semblait assez simple et vraiment très joli.
Comment ajouter des poches passepoilées à votre sarouel ?
Pour la forme des poches, je me suis basée sur le modèle sarouel version fausses poches de Minuscule infini, vous pouvez le trouver ici (au bas de son article). Mais je voulais des vraies poches. Oui, je sais, à l’âge où Marmouset s’extasie devant un caillou, une brindille, une coquille d’escargot ou un marron, c’est un peu tendre le bâton pour me faire battre que de lui faire des vraies poches car désormais son vœu de garder avec lui ces dizaines de trésors trouvés ça et là va être exaucé et je risque de devoir vider ses poches remplies chaque soir.
Oui, c’est vrai, mais un jour, il sera grand et je regretterai le temps où la plus simple et insignifiante des petites choses lui paraissait un trésor extraordinaire ou un sujet d’observation passionnée. Alors, je peux bien lui faire ce petit plaisir.
Les poches doivent être cousues avant d’assembler les différents morceaux du sarouel.
– Etape 1 : évider l’emplacement des poches
On trace et on découpe l’emplacement des poches sur la face avant du sarouel. Pour que ce soit bien symétrique, il suffit d’avoir plié la face avant du sarouel en deux, on dessine donc une seule poche et lorsque l’on découpe, on le fait dans les deux épaisseurs ça découpe aussi la seconde poche. On garde les poches que l’on a découpées pour s’en servir comme gabarit.
– Etape 2 : dessiner les poches
On place une des poches découpées sur le tissu que l’on souhaite utiliser. On en fait le contour, ce sera la partie visible de la poche. Autour de cette partie visible, on dessine la poche. J’ai fait un peu comme je le sentais pour la forme, disons que j’ai fait un contour plus large en bas de sorte qu’il puisse y mettre la main ou quelques trésors. (Attention, il y aura des coutures donc la poche sera plus petite que votre dessin).
Pour le côté gauche, il faut que ça suive le bord du sarouel, j’ai repris mon patron pour ce faire.
(Sur les photos, on a l’impression que j’ai changé de tissu mais non c’est juste l’effet du flash)
– Etape 3 : Découper les poches
On plie le tissu en deux pour qu’à la découpe, on se retrouve avec deux poches identiques. ça évite de dessiner à nouveau.
On découpe la partie visible sur l’un des morceau (puisqu’on l’avait tracé, c’est facile). On se retrouve avec deux morceaux qui constitueront une seule et même poche. La partie évidée est la partie avant de la poche, la partie pleine est la partie arrière. On recommence donc l’opération pour avoir notre deuxième poche.
– Etape 4 : Coudre le passepoil
On coud le passepoil sur l’endroit du sarouel le long de la découpe de la poche. Pour coudre le passepoil, j’ai utilisé cette vidéo très bien faite. Comme préconisé, j’ai utilisé le pied ganseur de la machine à coudre (celui qui sert pour les fermetures éclairs) et ça fonctionne vraiment très bien !
– Etape 5 : coudre la partie avant de la poche
Une fois le passepoil cousu au sarouel, on épingle la partie avant de la poche (c’est celle qui est évidée) sur le passepoil et on coud le long du passepoil. La poche est placée endroit contre endroit sur le sarouel.
On crante avec des ciseaux la partie qui dépasse et on retourne la poche pour la placer à l’arrière du sarouel. En repassant le tout, elle va bien se placer.
On obtient donc ceci.
En principe, il faudrait réaliser une couture droite à quelques millimètres du passepoil de l’autre côté (côté endroit du sarouel). Je n’y ai pas pensé et ça ne pose pas trop de problème mais parfois, quand Marmouset remue beaucoup, au bout d’un moment, la poche peut avoir tendance à ressortir un peu, j’imagine que cette couture aurait aidé à mieux la maintenir.
– Etape 6 : coudre la partie arrière de la poche
On épingle la seconde partie de la poche (partie arrière) sur la première (partie avant), endroit de la poche contre endroit de la poche. On coud (ici, mon tissu est du jersey, j’ai utilisé un point zigzag trois points). Pensez à remettre votre pied classique si vous aviez utilisé le pied ganseur.
Attention de ne pas coudre le sarouel avec !
La poche est terminée. On recommence pour l’autre poche.
Une fois les poches cousues, il n’y a plus qu’à continuer les étapes du tutoriel du sarouel évolutif de Minuscule Infini.
Ceinture et chevilles
J’ai apporté une dernière modification. J’ai voulu réduire en hauteur les bandes bord-côte de la taille et des chevilles ce qui le rend moins évolutif puisque de ce fait, on ne va pas forcément replier ces bandes (ou moins).
Pour la taille, j’ai découpé une bande de 40 cm de long sur 16 cm de haut.
Le tour de taille de Marmouset étant de 50 cm, j’ai en fait enlevé 10 cm mais j’aurais pu enlever plus car c’était encore un peu lâche à mon goût, mon bord-côte étant très extensible. Du coup, je n’ai pas voulu tout découdre, j’ai enfilé un cordon en faisant deux trous dans la ceinture ce qui me permet d’ajuster le sarouel au mieux.
Pour les chevilles, j’ai découpé des bandes de 15 cm de long sur 16 cm de haut.
Ici, à l’inverse, j’aurais pu ajouter quelques centimètres en longueur, ça passe mais il ne faudrait pas que ce soit plus serré.
Et voilà un joli sarouel terminé et un Marmouset rhabillé qui peut se pavaner dans le métro !
Les tissus viennent tous de chez Ty florian Boutik.
– le tissu « macareux » : Sweat bouclette bio Andrea Lauren puffin
– le tissu arrière :Jersey/Interlock Coton Birch Fabrics « bleu nuit »
– la ceinture et les chevilles : bord-côte bio Paapii maille fine
Le passepoil rouge vient de chez MamZelle Fourmi
Merci à Minsucule Infini pour la mise à disposition de ses patrons et ses tutoriels complets !