Je suis l’enfant d’après,
Celui qui redonne le sourire à une famille au cœur meurtri mais qui promène derrière lui une ombre à laquelle on pensera toujours.
Celui qui redore le présent tout en rappelant le passé.
Celui qui fait rire mais qui cache un caractère explosif et a une sensibilité exacerbée.
Celui qui connaît la douleur du deuil mais qui n’a jamais connu le disparu.
Celui qui rêve à ce que ça aurait été et qui sait ce que ça n’a pas pu être.
Celui qui a tout mais à qui il manquera toujours un morceau.
Celui qui ne veut pas grandir mais qui devient responsable avant l’heure.
Celui qui se bat et vit à 100 à l’heure parce qu’il sait à quel point la vie peut être courte.
Celui qui craint la mort autant qu’il la défie car il a été conçu encore plus que les autres pour vivre.
Celui qui se sent privilégié et invincible mais qui redoute l’arrivée de la nuit car il ne peut plus être vu, être actif, être vivant.
Celui qui a pleinement conscience de la chance d’être là mais qui en ressent aussi la culpabilité.
Celui qui sait cacher mieux que personne la douleur et la peine mais qui sait moins bien que d’autres vivre avec.
Celui qui pleure en silence et qui préfère les chansons tristes.
Celui qui se demandera souvent pourquoi mais qui aura toujours envie de crier merci.
Celui qui réussit un jour a accepter de laisser partir celui d’avant avec joie, libération et peur aussi, de le laisser vivre finalement.