Aujourd’hui, j’ai envie de vous parler « Art ».
Bon art, c’est peut-être un peu beaucoup exagéré en fait. En réalité, le sujet c’est plutôt « premiers gribouillages ». Le premier pas vers l’art en somme ! Car bizarrement, je ne sais pas vous, mais personnellement, je me surprends à être bêtement ébahie devant les quelques traits de crayon de mon Marmouset (le genre de truc que je m’étais juré de ne jamais faire). Remarquez, j’ai été à bonne école, (et c’est le cas de le dire) je suis maîtresse en maternelle alors m’extasier devant chaque petit geste d’un enfant je sais faire, et dans chaque dessin, je vois un progrès (enfin pas toujours mais j’essaie).
Les premiers gribouillages : quel matériel ?
Ceci étant dit, venons-en au coeur du sujet. J’ai réfléchi longuement pour savoir quel outil donner à Marmouset pour ses premiers essais gribouillage. Que peut-on utiliser vers 1 an ou même peut-être avant ? Nous avions déjà fait un peu de peinture avec les doigts, des empreintes avec les mains et les pieds, des gribouillis à l’eau sur le grand tapis magique Aquadoodle, des essais de craie sur le tableau…et j’avais envie de lui offrir ses premiers « crayons » pour qu’il puisse dessiner de manière plus autonome, quand il le voulait, sans besoin de sortir tout un attirail de peinture ou autre. J’avais donc une interrogation sur le matériel mais j’en avais une également sur l’âge. Avec quoi et à quel moment ?
Vers 1 an, quand il a été bien capable de s’asseoir à une petite table (et qu’il en a eu envie surtout), je me suis dit que c’était peut-être le moment de tenter l’expérience. Et si ça ne l’intéressait pas, je proposerais à nouveau plus tard. N’ayant rien d’autre sous la main que des feutres et des crayons de couleurs, nous avons déjà essayé cela, comme ça pour voir. Mais ça me posait quand même quelques problèmes ou du moins quelques questions.
- Une prise en main complexe et des mauvaises habitudes en perspective
La première raison des mes doutes sur ce matériel est que je ne suis pas forcément pour mettre des crayons ou feutres dans les mains des enfants avant l’heure. Il se trouve qu’avant, dans un autre temps (désolé pour les plus âgés qui me lisent 😉 ), quand l’école maternelle n’existait pas ou pas comme maintenant, les enfants utilisaient leur premier stylo et crayon à 6 ans, au CP. A cet âge, ils avaient suffisamment de maturité et de dextérité pour s’adonner à l’exercice graphique et apprenaient de suite à tenir leurs outils correctement (et il n’y en avait pas 36 000, le crayon à papier et la plume). Aujourd’hui, les enfants ont à leur disposition une large offre de crayons, stylos et autres avant même l’entrée à l’école. Mais ils n’ont pas encore la capacité à les tenir de la bonne manière surtout si les adultes qui les entourent n’y prêtent pas attention et leur laisse libre accès à tout ce matériel sans accompagnement. Le résultat, je le vois à chaque rentrée, des enfants qui ont pris de mauvaises habitudes, qui se fatiguent à dessiner ou écrire car ils n’ont pas la bonne position, qui n’y prennent pas de plaisir et qui même dans la suite de leur scolarité, au CP, au CM, au collège, … ont des difficultés à écrire longtemps et correctement, déjà épuisés par la concentration qu’ils doivent mettre dans la formation des lettres et la position à adopter. Et de fait, le reste (lecture, compréhension, acquisition d’un apprentissage) passe au second plan chez ces enfants pour qui copier est déjà bien éprouvant (en gros ils copient sans lire ni comprendre ce qu’ils copient).
Bien sûr, nous, enseignants (en particulier en maternelle), faisons notre possible pour régler le souci mais c’est parfois difficile car les mauvaises habitudes s’accrochent et qu’à la maison il n’y a pas forcément quelqu’un pour veiller à cela. Mais je ne rejette pas du tout la faute sur les parents. Je le suis-moi même et c’est une tâche bien ardue. L’évolution de la société est telle qu’il est parfois difficile de suivre ou de ne pas suivre certaines choses.
Il ne s’agit pas de dire aux enfants, tout petits, comment placer leurs doigts, c’est trop compliqué, ils n’y comprendraient pas grand chose mais à force « d’exercices » pour délier les doigts, de jeux de motricité fine, de rituels et jeux de doigts, on facilitera cette prise en main. - Un usage aléatoire et une détérioration rapide du matériel
Ma deuxième interrogation porte sur le fait qui les enfants ne savent pas d’instinct choisir le bon matériel pour le bon usage et c’est bien normal. Combien de kilos de feutres finissent à la poubelle parce que, outre une pression trop forte sur l’outil scripteur due à une mauvais prise, personne ne leur dit (à part la maîtresse ou le maître qui finit par s’arracher les cheveux et parfois par abandonner) qu’on ne colorie pas des grandes surfaces avec un feutre mais qu’on fait le contour, qu’on colorie avec des crayons de couleurs, que selon ce que l’on souhaite faire, on va prendre un feutre fin ou épais (et encore faut-il qu’ils différencient feutre de crayon de couleur et même après plusieurs années de maternelle, ce n’est pas toujours gagné). Les enfants colorient systématiquement au feutre parce que c’est bien voyant, ça glisse, c’est plus « facile » et plus attrayant mais la plupart du temps, on ne voit plus guère le dessin sur la feuille quand celle-ci ne finit pas trouée. Il est donc important de leur faire tester de nombreux supports et matériels pour qu’ils puissent percevoir tout cela, de leur en parler, car si rien n’est fait, chasser le naturel, il revient au galop. - Un contrôle de chaque instant pour éviter les syndromes du feutrivore et/ou du feutraddict sur tous supports
Enfin, je me suis vite rendue compte qu’à 1 an, Marmouset (et ce n’est probablement pas le seul) n’avait pas forcément la tenue et la pression nécessaire pour qu’un crayon de couleur marque réellement sur la feuille (d’où la préférence du feutre). Et pour le feutre, super ça marque bien, mais trop bien peut-être et si ça atterrit sur les murs, les meubles, les vêtements, ou mieux si on a envie de le goûter car on est encore à l’âge où l’on appréhende le monde avec sa bouche, ce n’est plus la maîtresse qui s’arrache les cheveux mais maman ou papa ou les deux. Par ailleurs, c’est peut-être un cas personnel mais j’ai un Marmouset qui préfère s’entraîner à reboucher 15 000 fois le feutre que dessiner avec, on est loin de l’activité première vers laquelle je voulais donc l’emmener, avec ce type d’outils 🙂
Pout toutes ces raisons (peut-être pas toutes légitimes, je ne suis pas experte), j’ai décidé très très vite qu’il lui fallait autre chose, un matériel plus adapté : craies grasses, crayons de cire achetés au supermarché, crayons soi-disant « spécial bébé » avec une boule au bout pour une prise en main plus facile, je ne savais pas trop quoi prendre, je ne trouvais pas un outil plus légitime qu’un autre ou plus pratique. Par ailleurs, avec ce type de crayons, j’aurais sûrement le même problème de mise en bouche et surtout ça ne partirait peut-être pas mieux que le feutre si Marmouset décidait de dépasser le cadre de la feuille ce qui était à prévoir.
Et puis je suis tombée, je ne sais plus comment, sur un article, une publicité ou une information dans un magazine de parents peut-être sur des craies « magiques » et là j’ai compris que c’était certainement LA solution. Et surtout ça me permettrait certainement d’arrêter de me torturer l’esprit avec toutes mes interrogations et toutes mes recherches et comparaisons diverses (oui vous l’aurez compris, c’est un peu ma spécialité, il paraît que c’est courant chez les instits).
Alors si vous voulez en savoir plus sur ces fameuses craies, rendez-vous très vite ici.
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